Turning Point

By Nita Chicooree

Is it the beginning of the end of dynastic politics that has characterized the leadership of so many countries in the post-colonial era? The principle underlying the dynasty mindset is that those politicians who hobnobbed with the colonial power in the pre-Independence era probably sincerely believed that after Independence, the people needed some sort of monarchial figure to relate to after the departure of the colonial authorities. They felt entitled to fill the void and hoist their close relatives within the orbit of political leadership.

In India, it started with Motilal Nehru, and it still sounds so incredible and shocking that Pandit Jawaharlal Nehru single-mindedly gave away two Indian islands to Burma in his own aristocratic way as if India were his private property! The reason why he did the most stupid thing no other leader would have done was that the then president of Burma, Aun Sang Suu Kyi’s father, was a great buddy of his. Myanmar has leased the two islands to China for large sums of money.

The recent setback of Rahul Gandhi in the Uttar Pradesh regional elections is a sign that the Gandhi family charisma is on the wane and that divisive communal politics and all the gimmicks of photo sessions with members of the so-called “low castes” or gesticulations over minority quotas, not to mention delaying execution of terrorists for electoral gains, are no longer paying. Media blitz, especially the written press in the English language, and sycophants have contributed to keep the dynastic model alive for decades thus thwarting efforts to weed out the feudal and servile attitude to the idea of monarch.

The Congress drifted from its ideological moorings to become a closed, unhealthy entity with no real inner-party democracy but just powerful individuals in the top ranks, deriving authority from acting as gatekeepers to the Family. It is a shame that such dynastic parasites use their name to amass huge wealth in India.

In big or smaller democracies, electorates are evolving faster than the politicians. An increasingly educated and mature electorate will not put up with megalomania, blind hero-worship and the dynastic model for long. In Mauritius, it is high time politicians came out of the ivory tower where a few loyalists hanging around the monarchs are whispering fine words in their ears just as jesters did at the king’s court in yesteryears.

Do our leaders realize that they have been insulting people’s intellligence recently? Weeks of discussions on reforms and hefty sums from public coffers spent on experts suddenly came to a halt as if all the issue of reforms were the private business of a small coterie of politicians with total disregard for the public. It all showed a lack of leadership. How come the PM backed out from what he believed in? Those who have been elected to dictate and conduct policies are expected to take decisions and not to be oversensitive to what the Opposition may think. The Best Loser System aroused passionate debates and the PM gave in to those who threatened to spark riots in the country. Playing the Hamlet in politics may be counterproductive in the long run.

On Independence Day, the President and the PM are expected to rise above party politics in the official speeches they deliver. It was quite disappointing to hear lowly implicit personal attacks. The public is mainly concerned over soaring national debt, the global crisis that may weaken the economic situation, too much dependence on food imports and stagnant low salaries.

Broadly, there has been a fair rate of satisfaction in the way the country has been governed. But the public should not be taken for granted. Quite a number of people have no particular political obedience and do not define themselves as followers of any party. There has been a lot of criticism levelled against the politicization of institutions and parastatal bodies. It is common practice in western democracies where there are pools of talents, which is not the case in Mauritius.

Please recruit qualified people to implement the right policies efficiently. Talented Mauritians living abroad will come back only if they are allowed to work without unnecessary political interferences.

Let true politicians from minor political parties and respected personalities from trade unions also come in the forefront. Every country needs reform and a change in mindset.

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Paroles et Actes

Dans ce remue-ménage déclenché par des velléités qui déstabilisent les uns et réjouissent les autres, on y perçoit le jeu répétitif des changements de partenaires qui, au fond, se disputent pour la forme et le pouvoir. Ils auront du mal à faire avaler au peuple qu’ils ont une solution magique qui redresserait tous les maux. Quand on veut faire du neuf avec du vieux, on ne peut prétendre susciter l’adhésion du public pour la énième fois. Cependant, nombreux sont-ils à souhaiter plus de rigueur dans la gestion de nos ressources humaines et naturelles. La situation de crise nous ramène à des interrogations sur le consumérisme outrancier auquel le marché des produits importés nous a habitués depuis deux décennies pendant lesquelles l’Etat s’est aussi permis de vivre au-dessus de ses moyens.

Ce fut une bonne nouvelle que de rendre possible l’accès au savoir et à la mobilité sociale les étudiants méritants aux revenus faibles. Maintenant, le public ne peut qu’accueillir favorablement cette nouvelle mesure de l’octroi de bourses supplémentaires, un espoir dans des foyers modestes et une motivation plus forte pour que les étudiants se donnent les moyens de réussir.

Autre bonne nouvelle qui allègerait les dépenses des ménages, internet à un prix abordable. Le TVA nous tombera dessus quand même, annonce-t-on. D’où vient cette politique de TVA à tout bout de champ ? On se croirait en DOM-TOM. Internet à Rs 280 pour commencer apporterait une bouffée d’oxygène, comme dirait l’autre. Nous l’avons maintes fois répété que les Mauriciens paient quasiment le même prix qu’en Europe pour internet et les chaînes satellitaires détenues par Canal Sat et Parabole. Idem pour les ordinateurs.

*  *  *

S.O.S Qatar?

La presse française a-t-elle eu tort de tirer la sonnette d’alarme sur les investissements du Qatar dans les banlieues parisiennes où vivent une majorité des ressortissants d’origine maghrébine ? 50 millions d’euros, un sacré investissement ! Quoi de plus naturel pour les habitants de se tourner vers les pays arabes lorsque les banlieues ont été délaissées par le pouvoir pendant des années !

Mais c’est quand même la responsabilité des autorités françaises de s’occuper des banlieues et non pas les Emirs de Qatar. Les Qataris ont acquis des biens dans le quartier chic de Paris à la place des Vosges comme les Japonais l’ont fait à la place Vendôme. Ce n’était pas juste une question de construire une nouvelle route qui mènerait au château d’un Emir mais cela concernait aussi le développement économique de la région et certains aspects culturels de l’Islam.

Si la presse s’est montré prudente sur cette dernière question, c’est certainement parce que le Qatar n’a plus la réputation d’un pays modéré comme au moment de sa modernisation dans les années 90. Au vu des résultats des investissements des pétrodollars dans les écoles à Londres, Birmingham et ailleurs, la méfiance est de mise.

* * *

Sud-Sud

Tant mieux pour la coopération régionale lorsque la Réunion décide d’avoir recours aux compétences du Mahatma Gandhi Institute. Il y a trois semaines, une forte délégation de la municipalité de St Denis s’est rendue au MGI pour des pourparlers sur une éventuelle coopération en matière de l’enseignement de l’hindi et de l’anglais dans le futur Institut des Langues à St Denis où seront enseignées ‘les langues fortes’: anglais, hindi, mandarin et arabe, aussi bien que les instruments de musique indiennes. La délégation s’est dit impressionnée par la qualité des cours, les petits effectifs, l’interaction entre élèves et enseignants et la sérénité qui se dégage des lieux.

L’aide des enseignants mauriciens sera sollicitée pour la mise en place et l’enseignement des langues dans le futur institut.

Un bel exemple de l’exportation des compétences locales. Il existe un potentiel linguistique local qu’il conviendrait de préserver et promouvoir à tout prix.

Cela a été un délice d’entendre le discours du Président des Seychelles et du PM en créole à la télévision. Seychelles et Maurice ont une affinité historique et linguistique qui favorise les échanges, et il faut espérer qu’une coopération soutenue s’ensuivra. En tant que pays souverain, habité par une majorité ethnique créole (rappelons que la migration indienne avait été abruptement stoppée), Seychelles s’est naturellement imposé comme champion de la créolité alors que les Doms castrés par la ‘Métropole’ ont été longtemps tenus en laisse…

Régime dictatorial dès le départ, le romantisme idéologique de ses nouveaux dirigeants les a poussés à bannir le français. Comme à Madagascar. Grosse erreur qu’ils commencent à rectifier depuis quelques années par une coopération avec la Réunion. Ça leur coûtera moins cher d’embaucher des Mauriciens. A l’époque où la liberté d’expression était muselée et qu’il fallait parler à voix basse au cas où un policier en civil tendrait l’oreille, l’homme de la rue surnommait le SPTC (Seychelles Public Transport Corporation) ‘seychelwa pou touzour couyon‘.

C’était en 89, et depuis le pays a fait du chemin… Contrairement aux Doms soumis et castrés (qui trouvent néanmoins des admirateurs à Maurice… tant la configuration ethnique, ici, est vécue comme une anomalie…), les deux pays vivent leur réalité linguistique sans tabou ni complexe comme les îles anglophones des Caraïbes. Flying the Creole Spirit sur l’avion de la compagnie nationale était génial.

Cependant, ici, nous ne prenons pas la politique linguistique à la légère. Nous savons reconnaître la place des langues dans le paysage linguistique et aussi dénoncer la démagogie qui prétend conférer une dimension disproportionnée à une langue tout en espérant obtenir l’adhésion de tous. C’est une question délicate car on touche à l’identité même des personnes qui sont à l’origine de la naissance du créole, et que chaque groupe mérite le respect. On sait tous qu’un ‘parler’ ou une langue met des années, voire des siècles, à se transformer dans une forme plus ou moins stable.

Mais la démagogie de gauche qui consiste à confondre les intérêts du prolétariat et son edikasyon dans la seule langue que son parcours et sa formation restreinte lui permettent d’employer, et de prétendre faire la langue du travayer celle de la véritable langue de tout le monde ne passe pas. Ceci n’empêche pas de souhaiter l’évolution du créole dans les arts, l’opéra, etc.

A l’université, qu’on fasse semblant qu’un étudiant en français ou anglais comprendrait mieux le jargon de la Linguistique par le truchement du créole est pure aberration. Donc, pour décortiquer le groupe nominal et le syntagme verbal de ‘She is cooking’ et ‘Elle fait la cuisine’ il faudrait aussi analyser ‘Li pé cui’, c’est que l’étudiant a un problème de niveau!

La part de l’oralité ou de l’écrit d’une langue ne s’impose pas, l’identité non plus. Et nous avons intérêt à bien cerner notre développement linguistique dont un fort potentiel existe et de reconnaître que le pays se démarque brillamment dans la région.


* Published in print edition on 22 March 2012

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