Manipulations et machiavélismes

Dès la désignation d’Arvin Boolell comme candidat travailliste, voilà qu’on se précipite sur les calculs diaboliques de Navin Ramgoolam…

 

partielle au No 18 et la conquête du pouvoir

 

La démission de Roshi Bhadain, totalement inutile et grotesque au demeurant, va provoquer une partielle non moins absurde. Du coup, nos analystes, déboussolés par cette situation burlesque, se voient contraints et forcés de se creuser les méninges pour « analyser » et trouver quelque chose d’intelligent à narrer. Et ils ont finalement réussi à dégoter l’angle de tir. S’ensuivent contorsions et pédalage dans la semoule. Chapeau tout de même. Rien que pour leur magnifique effort on va s’accrocher et tenter de suivre.

Cet angle, c’est le machiavélisme. Lequel des deux principaux leaders, Navin Ramgoolam et Paul Bérenger, est le plus machiavélique ? Et pour les autres, ne vous inquiétez pas, ça viendra le temps d’une pause des neurones.

Dès la désignation d’Arvin Boolell comme candidat travailliste, voilà qu’on se précipite sur les calculs diaboliques de Navin Ramgoolam. Ainsi Arvin Boolell serait envoyé à l’abattoir avec comme sombre dessein de l’éliminer de la course au leadership du PTr. Simple comme bonjour.

Or, dans la foulée ces mêmes spécialistes de la tambouille électorale érigent Arvin Boolell en grand favori de cette partielle. Donc, à contrario, une victoire de Arvin Boolell ferait partir Navin Ramgoolam. Mais alors : si Navin Ramgoolam était si machiavélique que ça, aurait-il pris le risque de désigner Arvin Boolell comme candidat ?

Vous suivez ? Moi, j’avoue que j’ai du mal à piger. Mais bon, ces analystes chevronnés ont tout de même trouvé, sans rire, la parade dans un exercice de rétropédalage à couper le souffle. Ainsi le diabolique Navin Ramgoolam aurait donc choisi Arvin Boolell pour gagner, pour ensuite s’approprier la victoire. ça ne s’invente pas. En tout cas, ça donne le tournis.

Paul Bérenger, lui, serait encore plus machiavélique, selon ces excellents politologues. Petite piqûre de rappel : ce machiavélisme qu’on lui colle à la peau ne l’a pas empêché de collectionner des gamelles électorales. Même sans casseroles. Enfin, en désignant une inconnue et la soutenant comme la corde avec le pendu, Paul Bérenger n’aurait pas commis une de ses énormes bourdes dont il a le secret, mais il s’agit bel et bien d’un savant calcul, toujours selon nos brillants politologues. Ainsi ce choix répondrait au désir profond de Paul Bérenger de faciliter la victoire d’Arvin Boolell pour ensuite s’encanailler avec un PTr débarrassé de Navin Ramgoolam. Mais, tenez-vous bien, en même temps les mêmes nous disent que le « Remake MMM-MSM » serait en gestation. Ben, voyons !

Quant à Xavier Duval, aucune analyse profonde n’a été pondue sur la participation du PMSD, à ce jour. Son poids est certainement considéré comme négligeable. Encore que… Reste que ce qui va certainement alimenter les profondes analyses sur le machiavélisme des uns et des autres, c’est la désignation par Xavier Duval d’un candidat, certes « macronien en marche », mais loin d’être une grosse pointure de la famille bleue. Est-ce pour ne pas trop gêner le MMM compte tenu de la porosité de leur électorat traditionnel ? Mais, entre nous, je ne suis pas sûr que Paul Bérenger soit particulièrement ravi de cette noble initiative, lui qui miserait sur une défaite mauve comme explicité brillamment par nos analystes.

Et Pravind Jugnauth dans tout ce merdier ? Aucun commentaire savant sur son talent machiavélique n’a encore vu le jour. C’est vrai que dans l’état de déconfiture où l’Alliance Lepep, faite de bric et de broc, se trouve, on ne peut imaginer une seule seconde Lepep jouer un premier rôle lors de cette consultation. D’ailleurs Ivan Collendavelloo – pas si terrible que ça – vient de déclarer qu’ils auront une participation « à leur façon ». ça, c’est une formule qui va certainement exciter les neurones de nos commentateurs qui vont se démener comme de beaux « diables » pour accoler un machiavélisme fructueux à Pravind Jugnauth.

« Participer à leur façon » : s’agit-il de favoriser l’un ou l’autre « gros » camp ? Mais lancinant dilemme : aider « d’une façon » ou d’une autre Arvin Boolell pour éliminer Navin Ramgoolam, objectif fixé par le MSM depuis des lustres ? D’autant qu’une défaite du MMM placerait le MSM en position de force pour un « Remake MMM-MSM » ? Mais le hic, c’est que cela arrangerait les affaires de Paul Bérenger pour les raisons évoquées par nos excellents observateurs. Le MSM, dès lors, pourrait dire adieu au « Remake » et au pouvoir.

Autre option pour le MSM : favoriser la candidate MMM en espérant la défaite d’Arvin Boolell. Ainsi Navin Ramgoolam resterait à la tête du PTr, écartant du coup une alliance MMM-PTr. Mais ce n’est pas gagné pour autant pour un « Remake » car le MMM requinqué par la victoire d’une jeune femme novice ne serait-il pas tenté par le style macronien – (eux aussi, décidément) – et aller seul aux prochaines législatives ? Pas facile.

Bref du pain sur la planche pour nos chers politologues. Voilà ! J’ai fourni des pistes gratos. Merci qui ? Bon courage !

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