Le nominé politique victime du système

Ce qui compte vraiment…

Premièrement


Par KRJ Yash

  1. Bidianand Jhurry, ancien membre et candidat du MMM aux élections générales de 1983, a été condamné à 12 mois de prison. Il fut nommé président du Sugar Industry Labour Welfare Fund (SILWF) et Responsable des Ressources humaines chez Air Mauritius par Paul Bérenger après l’arrivée au pouvoir de l’Alliance MMM-MSM en 2000.

De quoi est-il coupable ? Il aurait favorisé l’embauche de ses trois fils, son neveu et sa nièce par le SILWF dont il était responsable.

Je suis d’accord avec le magistrat Denis Moutou, de la Cour intermédiaire qui juge que l’action de M. Jhurry doit être sanctionnée par la prison car elle a donné lieu à une mauvaise utilisation des fonds publics et a privé des citoyens méritants de l’opportunité de se faire embaucher.

Néanmoins, quand je regarde autour de moi, je suis entouré de personnes qui ont été recrutées à grands coups de piston. Ils se connaissent tous, vont dans les mêmes mariages, fréquentent les mêmes clubs, assistent aux mêmes funérailles. Je ne sais pas s’il faut parler de castes ou de classes, mais en tout cas c’est toujours les mêmes petits copains et quelques grandes familles qui sont à l’abri. Ils ne réclament jamais d’augmentation car ils en reçoivent avant d’en faire la demande. Quand on reçoit un « increment », eux ils en reçoivent un « triple increment ». Et c’est là toute l’hypocrisie du système.

Quand on a placé M. Jhurry sans aucune autre qualification apparente que son passé de syndicaliste et sa couleur politique, est-ce qu’on n’est pas un peu coupable de « son crime » ? Est-ce qu’un nominé politique est redevable envers le public et la société ou plutôt le politicien qui l’a nommé ? Est-ce que si M. Jhurry avait recruté des personnes de la famille de son leader ou d’un autre politicien, il n’aurait pas privé d’autres citoyens méritants de l’opportunité de se faire embaucher ?

C’est pour cela que je pense qu’il ne faut pas trop accabler M. Jhurry. C’est là un des travers de notre société, si une personne se retrouve par la force de son travail dans une position de chef, elle hésitera à embaucher une personne en se fiant uniquement à son lobby. La conséquence, c’est que sa famille va commencer à dire « sa li faire nek pou étranger, pou nous so propre fami li pa faire narien, mové gaspillage sa bougre-là, li ena gros coeur ». Tant que la famille ne profite pas d’une réunion familiale bien arrosée pour sortir ces bêtises cela passe, mais quand c’est une belle-mère qui parle à sa fille dans la cuisine pour lui dire de persuader son mari en vue de faire embaucher tel neveu ou tel cousin, cela devient un mode de fonctionnement, donc carrément le système.

Le trafic d’influence existe à Maurice comme partout dans le monde. Etant donné la petitesse du territoire mauricien et sa population, c’est évident que ce qui bénéficie à un frère ou à une cousine se fait au détriment d’une autre sœur ou d’un autre cousin. Que l’ICAC ait pu finalement pris en délit quelqu’un, c’est bien pour justifier son existence, mais qu’est ce qui est fait pour que nous n’ayons pas le besoin d’aller frapper à la porte d’un « Grand Missié » pour que nos enfants aient tout simplement ce qu’ils méritent en fonction de leurs qualifications?

Après avoir pendant des années trouver stupides ces Mauriciens qui émigraient pour « faire » l’avenir de leurs enfants ou qui les poussaient à rester à l’étranger, une fois les études terminées, je commence à me raviser.

Si on a un Premier ministre qui n’aime pas dire non ou refuser quelque chose à une personne on comprendra qu’il ne se presse pas à finaliser la liste des nominés politiques. A sa place j’attendrais quatre ans et demi, je les nommerais six mois avant les élections et ainsi ils auront à cœur ma réélection et ne pourront pas faire de chantages ou faire exercer des pressions communales !

Deuxièmement

Cela se passe à l’île Maurice en 2010

C’est l’aventure de deux jeunes filles dont le père était malade. Elles ont trouvé une chaise roulante et ont emmené leur père à l’hôpital. Une fois à l’hôpital, alors qu’elles se demandaient comment elles allaient faire pour le descendre de la voiture, un homme est venu à leur rencontre et les ont gentiment aidées. Elles étaient toutes étonnées de l’excellence du service. Elles ont remercié l’homme pour sa gentillesse et ont discuté deux minutes avec lui pour essayer de comprendre. L’homme leur a dit : « Pas casse latete, ine gagne l’ordre depi lahaut pou aide nou banne ! ».

Le destin a voulu qu’une des deux sœurs ayant complété ses études en finances postule pour un travail dans une banque commerciale catégorisée de grande banque de Maurice. Sa candidature ayant été retenue, elle a été appelée pour un entretien. A sa grande surprise au cours de l’entretien elle a eu droit à des questions sur le système solaire et d’autres planètes. Elle s’interrogeait dans sa tête sur la pertinence de ces questions en rapport avec un boulot de banquier mais a quand même répondu correctement grâce à ses connaissances générales. A la fin de l’entretien, on lui a suggéré pour son bien d’aller postuler plutôt à la Barclays! Oui, tout comme vous, moi aussi cela m’a rendu perplexe !

Les barrières existent toujours dans notre île Maurice, même s’il n’y a plus de clôture il n’est pas facile d’avoir un bon service ou de rejoindre un grand groupe sans montrer patte blanche.

Troisièmement

He who conquers fear

I learned that courage was not the absence of fear, but the triumph over it. The brave man is not he who does not feel afraid, but he who conquers that fear.”
Nelson Mandela


* Published in print edition on 23 July 2010

An Appeal

Dear Reader

65 years ago Mauritius Times was founded with a resolve to fight for justice and fairness and the advancement of the public good. It has never deviated from this principle no matter how daunting the challenges and how costly the price it has had to pay at different times of our history.

With print journalism struggling to keep afloat due to falling advertising revenues and the wide availability of free sources of information, it is crucially important for the Mauritius Times to survive and prosper. We can only continue doing it with the support of our readers.

The best way you can support our efforts is to take a subscription or by making a recurring donation through a Standing Order to our non-profit Foundation.
Thank you.

Add a Comment

Your email address will not be published. Required fields are marked *