La démocratie irréprochable 

By KRJ Yash

Ce qui compte vraiment… 

Premièrement

Ce 1er Mai 2011, il fallait être un réel dévot des politiciens pour ne pas se rendre compte que la classe politique dans son ensemble patauge. Admettons un instant que ceux qui sont présentement au pouvoir soient au-dessus de la mêlée car ils viennent de remporter les élections, mais qu’en est-il des autres ?

Il ne faut pas être un devin pour savoir qu’on perd de sa crédibilité à force de crier au scandale sans jamais réussir à faire tomber les têtes des « soi-disant » coupables. Le Mauricien (version 2011) décode instantanément les effets d’annonce : le chien continue à aboyer et la caravane continue de passer. Espérons que le chien ne se fera pas écraser ! Bilan de ce 1er Mai : tous les partis caressent, semble-t-il, le rêve secret d’une alliance avec les Travaillistes.

La toute-puissance des Travaillistes du jour est le fruit d’une réflexion plus qu’un combat, mais certainement pas le résultat du hasard. C’est bien cela le problème de l’opposition, elle veut mener un combat mais la réflexion lui fait défaut. Elle se limite intellectuellement vu que sa stratégie de reconquête du pouvoir se résume à des cris de vielles femmes hystériques. L’opposition veut croire au hasard ou à la chance (comme les joueurs de loto) en débitant toutes sortes de niaiseries, en attendant qu’une de ces soi-disant « méga-scandales du siècle» gagne l’attention du peuple admirable et sorte du lot.

Est-ce ainsi que l’on donne aux électeurs l’envie d’adhérer à un projet de société ? Sincèrement, je ne le crois pas. Le ‘hidden agenda’ de l’opposition est trop open ! Malgré toutes ses critiques, M. Bérenger a pris soin de laisser grande ouverte la porte de la IIème République au Dr Ramgoolam. Quand dans l’intérêt supérieur de la nation une coalition gouvernement-opposition vous propose une redistribution des cartes du pouvoir Président-Premier ministre, oserez-vous signifier votre désaccord ?

Le flou artistique qu’apprécient tant nos dirigeants est un voile de magicien qui fait disparaître ce qu’ils ont juré sur la tête de leurs descendants à un moment donné, pour nous faire accepter, l’instant d’après, tout son contraire. Mais voilà, en même temps, que s’accroît le dégoût de la population face à certains politiques, un sentiment de frustration se généralise. Ne vous en faites pas, il n’y aura pas de révolution à Maurice car nous avons tous trop à perdre.

Cependant, je m’inquiète du développement de la culture de l’«à-peu-près». Nous sommes de moins en moins sûrs et certains: un ministre qui veut changer un règlement ou pas, un leader de l’opposition qui drible mais se tacle lui-même, une route qui doit passer ici ou un peu plus loin, un rapport environnemental défavorable mais qui, au final, serait peut-être favorable.

Le citoyen de base reçoit trop de signaux contradictoires et se met à croire qu’il peut lui aussi utiliser le flou artistique ou le voile magique pour ne pas tenir ses engagements, pour ne pas respecter sa parole. Il veut négocier son excès de vitesse avec la police. Il veut être invisible au regard du douanier pour ne pas payer les taxes sur le nouveau pot d’échappement ultra-bruyant qu’il importe en cachette. Le petit, tout comme le grand fonctionnaire, veut lui aussi utiliser l’à-peu-près pour traiter ses dossiers car son ministre n’a que le courage des ordres à haute voix. Les paroles s’envolent, les écrits restent, n’est-ce pas ?

En bon donneur de leçons, je me suis posé la question de ce que je vous aurais dit si j’avais été Premier ministre en ce 1er Mai 2011. Sans doute, inspiré par ce discours du Président français Nicolas Sarkozy, je vous aurais murmuré que : 

« La démocratie irréprochable, ce n’est pas une démocratie où les nominations se décident en fonction des connivences et des amitiés mais en fonction des compétences. (…) Je ne transigerai pas. Pour certains postes, il ne doit pas y avoir de nomination sans qu’au préalable celui que l’on envisage de nommer ne soit contraint d’exposer ses vues stratégiques pour l’entreprise ou l’organisme qu’il veut présider. (…) Le fait du prince n’est pas compatible avec la République irréprochable. (…) » 

Deuxièmement 

“The greatest threat to freedom is the absence of criticism.”
Wole Soyinka, Playwright, Nigeria, 1987  

May 3rd has been declared World Press Freedom Day by the United Nations General Assembly under Article 19 of the Universal Declaration of Human Rights.

However, I must say I was quite disappointed by how the local media celebrated their Day. One editor chose to talk about the revival of Advance Newspaper. He criticised the re-launching of Advance saying this newspaper would only benefit the population if it “gave away daily Rs 500 voucher to local supermarkets” to all its readers or “free houses to the needy” as if his newspaper was already doing it!

If the press is doing its job responsibly, what should it be afraid of? How does the re-introduction of Advance affect the existing newspapers? Is this freedom of the press? Is there a risk of losing one’s readers to Advance? It is indeed highly commendable of the Labour Party to propose an alternative to merely criticising certain sections of the press. In a democracy like ours, this should even be encouraged as it provides us with a wider choice.

When the presidential delegation from India was here last month, we kept hearing that India was the biggest democracy in the world. Probably, India can teach our local press about freedom of the press. There exist hundreds of daily newspapers in that country – you just need to look at the newspaper boy doing the sorting of newspapers every morning… There are newspapers to cater for the needs of each and every one – newspapers in several languages, national newspapers, regional newspapers, newspapers treating political issues, newspapers covering Bollywood gossips, to name but a few. How accessible are those newspapers? A first-class newspaper can be bought for a mere two Indian rupees!

What about Mauritian newspapers? The prices range from Rs 5 to Rs 25. I believe we would be getting better value for our money were those local journalists to learn a little from their overseas counterparts. As for me, I think I am better off with my various online subscriptions…


* Published in print edition on 7 May 2011

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