Le budget « serre-ceinture » des Anglais va-t-il inspirer notre ministre des Finances ?

Ce qui compte vraiment… 

Premièrement

Par KRJ Yash

Le chancelier de l’Echiquier (ministre des Finances britannique) George Osborne a présenté, mardi, un budget d’austérité, réduisant les dépenses et relevant les impôts, tout en annonçant la mise en place d’une taxe sur les banques afin de résorber le déficit public.Le budget a pour ambition de réduire les dépenses de l’Etat d’environ 25% au cours des cinq années à venir, tandis que la TVA sera relevée à 20% l’année prochaine, contre 17,5% cette année. En revanche, près d’un million de Britanniques — parmi les plus pauvres — cesseront de payer l’impôt sur les revenus grâce à un relèvement de mille livres du seuil d’imposition.

Ce même mardi, la réponse du ministre des Finances, Pravind Jugnauth à la Private Notice Question de Paul Bérenger, n’est pas très rassurante pour le pouvoir d’achat. Un tableau récapitulatif suit.

  Rama Sithanen Pravind Jugnauth
Taux de croissance 2010 (%) 4,3 3,5
Déficit budgétaire 2010 (% PIB) 4,5 4,1

 

Le ralentissement de la croissance ramènera moins d’impôt sur les revenus pour l’Etat. La relative baisse du déficit budgétaire est artificielle dans la mesure où des projets n’ont pas été réalisés et des fonctionnaires n’ont pas encore reçu leur promotion et augmentation salariale.

  (2008/09) 2010
Recette de la NRPT 136 millions 0
Recette de la taxe sur les intérêts 463 millions 0

 

En voulant tenir l’engagement pris par le gouvernement envers la population pour l’abolition de la NRPT et la taxe sur les intérêts, le pays sera privé d’au moins 600 millions de roupies.

En gros, l’Etat va se retrouver avec moins d’argent pour financer des dépenses grandissantes. De quelles mesures dispose l’Etat pour trouver de l’argent ? Il doit soit emprunter, soit taxer les contribuables ou bien trouver des moyens nouveaux. Pourquoi ne pas louer Diego Garcia aux Américains à travers les Anglais ?

Si l’Etat veut respecter les critères du FMI, il lui sera difficile d’emprunter. Ceteris paribus, si réduire son train de vie est une solution, augmenter la TVA semble être inévitable. De combien faut-il augmenter la TVA ? C’est la question que le gouvernement doit se poser. Il faut lancer le débat, dès maintenant, afin d’éviter une campagne démagogique de l’opposition et des associations soi-disant protectrices des consommateurs.

Cependant, il ne faut pas oublier que l’île Maurice est devenue le paradis des « zougadères ». Le ministre des Finances va sûrement bénéficier de la frénésie de « grattage » des Mauriciens et leurs abonnements aux loteries. Les impôts provenant du gambling/betting aideront sans doute Pravind Jugnauth, mais nous devons aussi réfléchir s’il ne faut pas revoir l’impôt sur les revenus : introduire de nouveau les tranches qui seront imposables à 15%, 20% ou 40% selon les revenus. Cela conviendrait avec notre nouvelle mentalité « mette fort, gagne fort, paye fort ». De plus, la Mauritius Revenue Authority est convenablement équipée pour traquer tous les fraudeurs, qu’ils soient marchands ambulants ou membres de la profession légale et médicale. 

Deuxièmement

L’implosion de l’équipe de France

« Dans leurs clubs européens, les Bleus sont de grands joueurs au professionnalisme reconnu. Tout d’un coup dans la déconfiture hexagonale, ils sont réduits à leur couleur de peau et à leur milieu social d’appartenance réel ou fantasmé », a déclaré le sociologue Laurent Mucchielli au journal La Provence. Dans une interview, il s’insurge contre « l’obsession raciale » de certains observateurs, citant l’essayiste Alain Finkielkraut qui évoquait les « clans » et les « divisions ethniques ».

Ces propos conviennent malheureusement à notre pays et à notre population. Quand un Mauricien réussit à l’étranger, il est simplement Mauricien, mais s’il réussit au pays, son succès ou son échec est mis en lumière à travers le prisme communal. Allons-nous finir comme les Bleus ?

Je pense que l’équipe de France (staff, entraîneur, joueurs) est en terrain inconnu quand on parle de « communalisme » ou communautarisme. Mais nos politiciens eux, savent dribbler, tacler et jouer avec le communalisme comme des Champions du Monde.

Un ami me disait qu’en sachant que la Coupe du Monde s’arrêtait là pour eux, les Bleus auraient gagné l’estime de tout un continent si seulement ils avaient eu l’élégance de se laisser battre 6-0. Qu’est-ce que cela aurait changé pour la France et son équipe ? 

Troisièmement

La MBC espace de liberté

C’est avec plaisir que j’ai découvert l’effort que faisait la MBC pour promouvoir la culture locale. « L’homme qu’on appelle Nitin » anime une émission sur la musique et la culture créoles de notre pays. Son engagement et son coup de gueule dans une de ses émissions est la preuve de la liberté qui existe à la MBC radio. Je suis d’accord avec lui quand il affirme que les chanteurs locaux ne bénéficient pas d’une couverture médiatique approprié, car selon lui les journalistes sont seulement journaliste pour le titre et pour le salaire en fin de mois. En une seconde, il a trouvé ce qui manque aux autres: la passion.

Ceci explique peut-être la paucité en ce qui concerne la musique et la culture orientales locales dans tout le paysage radiophonique mauricien. Cependant, la MBC radio reste en ajoutant les auditeurs de ses différentes chaînes, l’entité radiophonique la plus populaire de Maurice. Les sondages ne sont pas trompeurs que pour les élections ! La MBC a plusieurs chaînes et l’audimat de chacune d’entre elles est mesuré individuellement d’où l’impression de leur faible taux d’écoute. D’ailleurs, les Mauriciens savent quoi écouter quand ils en ont marre des palabres et jérémiades.


* Published in print edition on 25 June 2010

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