Une lettre ouverte aux 7 milliards de terriens

Je vous écris cette lettre, Chers Terriens, pour vous dire que l’heure est grave. Notre monde est malade. Et comme le Professeur Stephen Emmott a évoqué dans son dernier livre ‘10 billion’, nous sommes dans une situation planétaire urgente sans précédent. En 1960, il y avait 4 milliards d’êtres humains sur notre planète Terre.

Quarante ans plus tard, il y en avait 2 milliards de plus. Au cours de ces derniers 12 ans, le chiffre a augmenté d’un milliard, ce qui fait que nous sommes 7 milliards d’êtres humains sur La Terre aujourd’hui en 2014.

Plus de personnes, cela équivaut à une augmentation dans la demande de nourriture. Actuellement, nous utilisons 40% des terres de la surface entière de notre planète pour l’agriculture et, jusqu’en 2050, notre demande pour la nourriture ne fera qu’augmenter. De ce fait, nous aurons besoin de beaucoup plus de terres pour combler ce manque. Mais ce qui est inquiétant, ce sont les terres qui sont en train d’être éradiquées pour planter. Avec la disparition de ces forêts et autres habitats, des animaux et plantes – ces millions d’espèces qui peuplent notre terre – s’en vont aussi. En effet, selon l’Union Internationale pour la protection de la Nature, il est prévu que d’ici 2041, 41% de tous les amphibiens, 33% des récifs coralliens, 25% de tous les mammifères et 13% des oiseaux risquent de s’éteindre. Ce qui causera la plus grande étreinte provoquée par l’homme depuis la disparition du Dinosaure il y 60 millions d’années. La perte de notre biodiversité équivaut à une perte dans les services que nous offre ce même écosystème comme l’eau et la nourriture. Si nous perdons notre écosystème, c’est notre survie qui est en jeu.

De l’autre côté, nous avons le problème de l’approvisionnement en eau. Actuellement, il y a un milliard de gens qui vivent sans eau potable. D’ici 2050, il y aura 10 milliards de gens sur notre terre. Et notre demande en eau ne fera qu’augmenter d’ici la fin du siècle. Ce qui nécessitera beaucoup de planifications au niveau des dirigeants pour assurer l’approvisionnement en eau aux 10 milliards de Terriens qui habiteront sur la planète bleue dans cinq décennies. Tâche herculéenne vu que, d’ici la fin de ce siècle, plusieurs parties de notre Terre n’auront pas d’eau utilisable.

Mais plus inquiétant encore : c’est la vitesse à laquelle notre planète est en train de se réchauffer. Les lignes côtières de l’Arctique rétrécissent d’environ 14 mètres chaque année. Le Groenland et l’Arctique perdent environ 450 milliards de tonnes de calottes glaciaires chaque année. Ces calottes contribuent à la montée du niveau de l’eau de nos océans. Pire encore ! Ces calottes glaciaires rejettent du méthane dans notre atmosphère, gaz qui est plus dangereux que le dioxyde de carbone.

Notre problème énergétique est grave aussi. Nous aurons besoin de tripler notre production énergétique d’ici 2050 pour arriver à répondre à nos besoins. Si nous voulons atteindre cet objectif, nous aurons à construire quelques 1,800 barrages d’eau, 23,000 stations nucléaires, 14 millions de stations éoliennes et 36 millions de panneaux solaires ! Imaginez-vous cela ?

Vous pensez sûrement que je suis pessimiste ? Mais je ne fais qu’évoquer les faits comme elles le sont et vu le niveau des problèmes auxquels nous faisons face, je pense qu’il est prudent d’être un pessimiste radical. Alors que faire ? Le Professeur Emmott dit qu’il y a deux façons de faire. Se servir de la technologie pour essayer de réglementer. Ou alors, dans ses propres mots, « we need to have a radical behaviour change. » Je pense comme lui que l’utilisation de l’énergie verte et nucléaire, le dessalement de l’eau de mer, le géo-engineering ou une deuxième révolution verte ne se fera pas, pas maintenant. Nous avons besoin de quelque chose de plus ferme pour éviter la catastrophe. Que faire ?

Il faudra consommer moins. Beaucoup moins : moins de nourriture, moins d’énergie, moins de voitures, moins de T-shirts, de laptops, de téléphones mobiles. Et cela concerne l’ensemble des habitants de la planète. Nous devons assurer la survie de nos enfants et de nos petits-enfants, et notre survie, et ce, par la survie de notre planète, pour

Je voudrais terminer ma lettre sur cette citation de Henry David Thoreau « Quelle est l’utilité d’une maison si tu n’as pas de planète sur laquelle la placer ? »

 

* Published in print edition on 17 October 2014

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