Blackout et Energies renouvelables

Tribune

Les gesticulations médiatiques sur le « blackout » me font penser à une expression de mon épouse très britannique : « Don’t get your knickers in a twist » ! Je dois admettre toutefois que cette perception hystériquement pessimiste de notre fourniture électrique représente une chance d’aiguiller nos objectifs écologiques. Pourquoi ne pas « couvrir » les kwh perçus comme manquants par le biais des énergies renouvelables et des économies d’énergie. Je m’explique.

C’est évident que pour convertir les vœux pieux en réalisations pratiques, un accord est nécessaire entre les autorités politiques, le CEB et le secteur privé, par-dessus les préjugés envers les classes blanches possédantes. Voir ci-dessous trois idées se rapportant à cette collaboration. Il en existe d’autres certainement. Il suffit de demander.

1. Dans les complexes hôteliers et les usines textiles, entre autres, il existe des groupes électrogènes dont la somme des capacités se monte à des dizaines de mégawatt. Un accord tarifaire entreprises/CEB et la possibilité de synchroniser ces groupes avec le réseau national mèneraient à une réduction de consommation pendant les heures de pointe. Pour éviter les perturbations éventuelles, les groupes seraient régulés pour une fourniture interne uniquement, la motivation de la synchronisation étant seulement d’éviter les arrêts pour changement de source.

2. Il existe à l’étranger de vraies stratégies de « demand side management » qui réduisent considérablement les consommations aux heures de pointe. Le « time of day tariff » en est une : le tarif est beaucoup plus élevé aux heures de pointe par rapport aux heures creuses. Son application à Maurice justifierait, par exemple, la production de frigories (eau glacée) destinées à la climatisation, aux petites heures du matin (heures creuses) au lieu du crépuscule (heures de pointe). Ces frigories seraient stockées pour consommation pendant les heures de pointe.

3. Le problème de la conversion photovoltaïque est son intermittence. Sans batteries, elle constitue un facteur d’instabilités pour le CEB comme pour tout exploitant privé. Hors, les batteries sont chères, encombrantes et limitées en durée de vie, tout en exigeant un haut degré de maintenance. Une collaboration CEB/Privé pourrait réduire le problème : un petit système photovoltaïque privé, sans batterie, pourrait avoir le CEB comme secours pendant les heures ensoleillées, tout en étant régulé pour ne pas exporter.

L’avantage pour le privé est l’absence de batterie ; pour le CEB, l’avantage est une meilleure couverture de ses heures de pointe matinales. La déstabilisation du réseau CEB serait inexistante car le système serait constitué de petits producteurs pour consommation interne, étalés sur toute l’île.

Mais avant de penser à ces astuces éminemment pratiques, il faudrait, plus fondamentalement, rationaliser les tarifs. Elles constituent, en l’état, une aberration (une de plus) de notre passé politique.

  • Published in print edition on 11 September 2015

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