Mouvement Premier Mai : « Le gouvernement n’a rien compris »

By Jack Bizlall

Le gouvernement n’a rien compris de ce qui se passe sur le plan mondial. Il donne l’impression que nous vivons dans un oasis. Il ne propose rien pour démanteler la société d’apartheid en construction dans notre pays. Rien n’est contradictoire dans son comportement puisqu’un oasis se construit sur les bases d’une société d’apartheid.

Notre société restera dans un cadre de fracture sociale et nos rapports avec le monde extérieur subiront, dans les années à venir, les effets des crises qui affectent l’Europe actuellement. Rien d’innovant sur le plan de l’analyse et des idées. Il faudra en reparler dans les jours et les semaines à venir.

Un discours du budget a quatre axes fondamentaux.

1.      Celui qui maintient la continuité de l’Etat et de l’appareil d’Etat, en termes de salaires et de dépenses courantes y relatives

L’orientation politique n’a pas changé. Le pays maintient la société libérale et l’Etat conserve le rôle de rester au service du système. Le gouvernement ne s’engage absolument pas dans l’organisation de notre économie. Aucune leçon n’a été tirée de ce qui se passe dans d’autres parties du monde, l’Europe en particulier. Les augmentations courantes n’ont tenu en considération que les seuls effets de l’inflation. Les moyens pour engager l’Etat dans le développement social se résume aux seules mesures de soulager les plus pauvres parmi les pauvres.

2.      Celui qui oriente notre société dans le cadre de l’environnement économique mondial

Le même langage entendu pendant des années est répété. On parle de croissance sans disséquer son contenu et, de ce fait, on n’a rien compris de la nécessité de redistribuer les rapports entre le secteur de production et le secteur hors production. Rien n’est proposé pour rendre notre économie indépendante. On ne propose rien pour juguler l’inflation.

Un point positif cependant. Ce sont les mesures minimales prises pour empêcher la vampirisation de nos ressources et des ménages par les banques. Toutefois, il faudra surveiller la Banque de Maurice. Il y a un discours assez sérieux du Ministre, mais il faudra suivre ce qui va être fait. Il parle de l’incapacité de lire ce qui se passe dans l’économie mondiale : c’est un aveu troublant. On va lui démontrer que cette lecture est possible.

3.      Celui de savoir comment financer le budget d’un Etat engagé dans le social comme dans l’économie

Alors que les compagnies privées et la bourgeoisie se sont enrichies considérablement pendant ces dernières années par la vampirisation des terres de l’Etat, par la dilapidation de nos terres agricoles et les bas salaires payés dans les usines du privé, on a enlevé plusieurs taxes faisant reposer le budget essentiellement sur les taxes indirectes. En sus de cela, on propose plusieurs privatisations directes et on poursuit avec du ‘swapping investment’ réduisant encore nos capacités d’investissement dans les secteurs de production. C’est accablant !

4.      Celui de savoir quel type de société nous voulons construire.

Le Mouvement Premier Mai maintient que nous construisons une société d’apartheid. Nous avons presque 700,000 personnes qui travaillent ou qui sont à la recherche du travail. La presque totalité d’entre eux perçoivent des revenus précaires. Nous croyons que ceux qui nous dirigent sont complètement insensibles au sort de la masse des gens qui construisent toute la richesse de quelques familles qui jouissent de tout alors que la majorité des citoyens doivent s’endetter pour subvenir à leurs besoins, voire subsister.

Globalement, l’orientation du budget ne diffère absolument pas des budgets respectifs des deux ministres des Finances précédents. C’est un budget de continuité. Pas plus et pas moins.

Jack Bizlall

Pour le Mouvement Premier Mai


* Published in print edition on 11 November 2011

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