Quel budget 2012 ?

By Ismael A Randera

Trois faits marquants durant cette semaine: (i) les élections américaines avec Obama, réélu à la présidence des Etats-Unis, (ii) les élections villageoises et municipales à Maurice, et (iii) la présentation du budget national 2013.

Sur le plan local, à coup sûr, ce sera le budget du gouvernement Ramgoolam présenté par Xavier-Luc Duval qui devrait retenir l’attention. Xavier Duval, lui-même un comptable avisé, a vraiment du pain sur la planche. Il aura la très lourde tâche de venir de l’avant avec un plan d’action très élaboré, et avec une force de conviction pour redonner confiance à la population – surtout la classe moyenne, pour ne pas dire ceux au bas de l’échelle. C’est bien la classe moyenne qui attend beaucoup d’un budget national car c’est cette section de la population qui se fait égorger par des dettes et qui est épluchée par la cherté de la vie.

L’ampleur du surendettement à Maurice est une maladie destructive qui s’abat sur Maurice, a déclaré Mike Sandapen, Officier de Financial Literacy de l’Association pour la Protection des Emprunteurs abusés (APEA) à un journaliste d’un hebdomadaire. Que faire pour combattre cette tendance: sensibiliser chaque foyer, éduquer    à l’importance d’avoir un budget familial équilibré, faire comprendre que l’économie d’une centaine de roupies mensuellement est meilleure qu’une dette de quelques roupies.

Achat au crédit : c’est un endettement car il faut bien se dire qu’il faut payer tôt ou tard ce qu’on a acheté au crédit. Comment acheter au crédit ? Fini le temps du carnet rouge à la boutique de Ah Moye ou Ah Kam. Les banques ont trouvé un moyen en or de fructifier leurs revenus par millions, voire milliards. Offrir à leurs clients, sans exception, de l’argent plastifié pour qu’ils puissent dépenser comme bon leur semble. Pour rembourser, pas de problème: sursis d’un minimum d’un mois, mais… attention, avec intérêt s’il vous plaît.

Notons au passage qu’un économiste a observé que sur 10 acheteurs qui se présentent aux caisses pour payer la note de leurs achats, 9 le font avec leur carte de crédit bancaire. Par ailleurs, un rapport commandité par le National Economics & Social Council nous révèle que les familles mauriciennes vivent au-dessus de leurs moyens, engloutissant plus de 35% de leurs revenus en termes de remboursement de dettes. Justement au sujet de l’utilisation sans réserve des cartes de crédit bancaire, le rapport écrit que « credit card lendings are perceived by many to be a means of keeping families permanently indebted to banks… ».

C’est tout dit, alors. Les banques font des milliards de roupies en termes de profit. Les clients, n’arrivant pas à honorer leur engagement de remboursement, se retrouvent devant les cours de justice avec saisie de biens ou vente aux enchères. Et on connaît les conséquences…

Rs 62,5 milliards de roupies de prêts alloués par les diverses institutions bancaires à la population. C’est gigantesque. C’est un fléau national. Il touche tout le monde et surtout les ménages familiaux. Il est absolument nécessaire pour tout un chacun de se mettre de la partie pour faire reculer ce fléau. C’est un des vœux les plus sincères que souhaite chaque compatriote du ministre des Finances, Xavier-Luc Duval. On lui fait confiance pour venir avec un plan national pour combattre ce malheur. Avant qu’il ne soit trop tard.


* Published in print edition on 9 November 2012

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