“Nous avons certes besoin d’un gouvernement assez fort pour pouvoir gouverner sans état d’âme”

Interview : Yvan Martial, Journaliste

“Le vent politique ne tourne pas. Il n’a jamais cessé de souffler”

Suite aux regroupements entourant les célébrations de l’anniversaire de la naissance de SSR, et le 46e anniversaire du MMM, ces dernières semaines, les observateurs politiques et les médias s’intéressent à l’avenir des partis dits traditionnels de la République de Maurice. Quel avenir pour ces partis politiques ? Telle est la question que nous avons posée à Yvan Martial cette semaine.

Mauritius Times: Deux démonstrations de force, l’une organisée par le PTr pour célébrer le 115e anniversaire de la naissance de Sir Seewoosagur Ramgoolam, et la deuxième dans le cadre des célébrations du 46e anniversaire du MMM, ces dernières semaines. Démonstrations plutôt réussies, disent les observateurs politiques se basant sur l’enthousiasme affiché par les sympathisants de ces deux partis et l’assistance diverse et assez nombreuse réunie lors de ces célébrations. Qu’en pensez-vous ?

Yvan Martial : Deux démonstrations de force, dites-vous. Je ne demande qu’à être convaincu. C’est dire que je le suis moyennement. Pour l’être davantage, j’ai besoin de garanties indiscutables qu’il s’agit fondamentalement de mouvements partisans, à défaut de pouvoir être populaires, fondamentalement spontanés.

Nous, à Maurice, nous avons la chance d’être régulièrement subjugués par d’importants déplacements de foules, dont la sincérité ne se prête à aucun scepticisme. Je pense en particulier aux centaines de milliers de dévots se rendant en pèlerinage à Grand Bassin à l’occasion de la Grande Nuit de Shiva.

Je ne suis pas assez politicien pour aimer la foule, surtout quand elle se veut exagérément exubérante. J’ai trop de respect pour les moindres personnes humaines, pour me réjouir de les voir ainsi dans un état second, pour ne pas dire soûlées ou droguées, même à des fins jubilatoires partisanes.

Rien ne vaut le silence, seyant à un exercice de concentration, permettant à tout militant de s’imprégner des directives pouvant être formulées par des chefs vraiment charismatiques.

Je ne suis heureusement pas un assidu de meetings publics, même quand on les rebaptise de manière démagogique « congrès » tout autant bidons. Le peu de meetings auxquels j’ai assisté m’ont généralement laissé sur ma faim. J’y ai rarement entendu des messages nouveaux, un enseignement nouveau, susceptibles de renforcer ma confiance, mes convictions, en tel ou tel parti, en tel ou tel dirigeant politique. Je regrette surtout que les orateurs se contentent trop généralement de ressasser de pénibles explications pour essayer de justifier leur embarrassante participation à des situations plus que gênantes. Le pire est atteint quand ils se mettent à brûler ce qu’ils ont adoré et à adorer ce qu’ils ont brûlé. Que dire alors quand ils osent me demander de …partager leurs désespérants coustics, ne pouvant espérer justifier l’injustifiable.

Passe encore si, à la fin de leurs palabres, ils me demandaient de passer une éponge hyper compréhensive sur leurs aberrations antérieures et me font comprendre qu’ils comptent sur les personnes présentes pour transmettre leurs mots d’ordre, leurs consignes, leurs messages auprès de leur entourage. Nenni ! Ils n’ont besoin de personnes pour les aider. Ils restent persuadés qu’ils n’ont qu’un mot à dire pour que le pays, devant rester mobilisé, suspendu à leurs lèvres, se dresse comme un seul homme pour les plébisciter de nouveau. Laissons-les à leurs illusions.

Mêmes les réveils brutaux en plein « caro cannes » n’ont aucun effet médicamenteux sur ces enfants gâtés de notre classe politique, se croyant toujours sortis de la cuisse de Jupiter.

Les rares politiciens à s’intéresser à ma misérable personne sont ceux souffrant aussi de ne pas être pris en compte par la direction souvent stalinienne de leur parti. Je ne suis donc pas sorti de cette auberge partisane.

Cela vaut aussi, sinon surtout, pour les partis au pouvoir. Au pouvoir comme dans l’opposition, la direction de nos partis sont incapables de la moindre autocritique.

Nos dirigeants politiques sont incapables de s’intéresser à nous, électeurs, ni politiciens ni partisans. Pourquoi serions-nous assez stupides pour nous intéresser à eux ?

La situation ira peut-être s’améliorant quand nos médias, nos journaux, nos meilleurs journalistes comprendront que ne méritent aucune considération, aucun égard, de leur part, certains dirigeants politiques, surtout les plus arrogants d’entre eux, surtout ceux qui crachent sur nos médias tellement utiles, sous prétexte qu’ils refusent de se laisser embrigader sous leurs ordres.

* Cette première sortie de Navin Ramgoolam après la lourde défaite du PTr en décembre dernier, et ses allées et venues médiatisées aux Casernes centrales depuis, laisse supposer que les Travaillistes estiment que le vent tourne. C’est ce que semble croire bon nombre d’observateurs politiques à Maurice. Plutôt prématuré, non ?

Parler de lourde défaite pour le Parti Travailliste, aux Législatives du 10 décembre 2010, c’est accepter de se laisser enfermer dans l’illusion mensongère d’un système électoral inique, hérité d’une puissance colonialiste et donc anglaise du First Past the Post. Nous avons stupidement retenu qu’une alliance, MMM-PTr, courant désespérément derrière une majorité des trois quarts pour nous imposer une Seconde République, avec un impossible régime à la fois présidentiel et westminstérien car fondamentalement incompatible, se retrouve, lors du casse-boîte, dans l’impossibilité d’empêcher un adversaire, L’Alliance Lepep, espérant tout juste sortir victorieuse de la joute mais pas au point de disposer d’une majorité des trois quarts, dont elle ne sait quoi faire, alors que c’est une rare occasion mais se répétant quand même pour la cinquième fois depuis l’Indépendance, sur dix scrutins généraux et législatifs, de toiletter notre Constitution mais uniquement par un comité de sages, composés de nos meilleurs légistes.

Nous avons stupidement retenu des dernières Législatives, ce score écrasant en faveur de l’Alliance Lepep mais seulement en termes de sièges parlementaires, répartis injustement par l’inique système électoral du FPTP. Vous me diriez qu’il est légal, licite, constitutionnel même. Il ne demeure pas moins vrai qu’il reste illogique car bafouant toute représentation proportionnelle. Avec environ 40% des voix obtenues le 10 décembre 2014, l’alliance MMM-PTr aurait pu prétendre à une trentaine de sièges sur un Parlement de 70 membres. L’opposition parlementaire aurait été ainsi renforcée.

Avec un système correctif amélioré, nous aurions même pu bénéficier de l’apport parlementaire d’un député de Rézistans ek alternativ et peut-être même de Terruthraj Vickram Hurdoyal, d’Eric Guimbeau et de Georges Ah Yan.

Nous avons certes besoin d’un gouvernement assez fort pour pouvoir gouverner sans état d’âme et assurer le véritable développement intégral du Peuple mauricien. Nous avons aussi besoin, à commencer par ce même gouvernement, par nous plébisciter, de l’opposition la plus déterminée mais la plus constructive qui soit.

Dans toute démocratie, le Peuple, en ses multiples activités économiques et professionnelles, constitue le moteur de ce développement. Le gouvernement élu démocratiquement est notre volant et notre accélérateur. L’opposition doit assurer toutes les fonctions de sécurité, y compris les précieux freins.

Le vent politique ne tourne pas. Il n’a jamais cessé de souffler. Deux congrès partisans plus ou moins réussis, si spontanés et sincères, et ni achetés ni manipulés, nous rappellent seulement que, au vu des résultats électoraux du 10 décembre 2014, ces deux partis, le MMM et le PTr, valent ensemble, même si désormais séparés, 40%, à monter de l’électorat.

Bien fou serait le gouvernement Lepep s’il se mettait à dormir sur ses lauriers. Ils datent déjà du 10 décembre 2014. Ils doivent commencer à flétrir.

* Passons sur la forme. Sur le fond, quelle opinion faites-vous du discours de Navin Ramgoolam ? Est-ce le même homme ?

L’homme, en général, l’emporte toujours sur ses discours, surtout si ce qu’il déblatère aujourd’hui contredit radicalement ses palabres d’hier et de demain. L’homme change certes mais aussi fréquemment car on ne change pas de comportement comme on change de chemise. Chassez le naturel et il revient au galop.

Je suis de nature allergique aux hommes voulant paraître riches ou qui acceptent des salaires injustifiables par rapport aux revenus réguliers mensuels du Mauricien moyen. L’allergie se change en rejet, pour ne pas dire pire, quand l’origine de toute richesse indécente devient douteuse, suspecte, inavouable. Même le prétexte fallacieux que Maurice doit s’aligner sur les hauts salaires pratiqués à l’échelle mondiale m’est carrément insupportable. Tout salaire doit, à mes yeux, tenir compte des revenus réguliers du Mauricien moyen. Le seul moyen de s’enrichir honnêtement est celui qui comprend une amélioration globale des revenus de l’ensemble des Mauriciens.

L’homme riche est acceptable, à mes yeux, uniquement quand il sait se montrer généreux envers moins chanceux que lui. Quand il se plaît à mettre son superflu à la disposition des plus vulnérables, ceux qui sont momentanément dans le besoin, en dépit de leur farouche volonté de s’en sortir par leurs propres moyens.

J’ai trop lu de témoignages, les uns plus émouvants que les autres, sur les persécutions infligées à des Maurice Curé, à des Emmanuel Anquetil, à des Edgar Millien, à des Sookdeo Bissoondoyal, à des Pandit Sahadeo, pour pouvoir gober des politicards, voulant rouler « belle belle l’auto » et montrer, à tout moment, qu’ils sont obligés de vivre sur un train supérieur au reste de l’humanité. Cela a un nom. Jadis on appelait cela l’aristocratie, l’oligarchie.

J’en connais et heureusement des politiciens, des professionnels, des légistes, qui vivent plus confortablement que le reste des hommes mais par nécessité car dans leurs fonctions publiques et professionnelles, ils sont appelés à recevoir toutes sortes de personnes. Je suis heureux de pouvoir apprécier leur grande modestie en dépit du confort qui les entoure. Je les apprécie car ils transcendent fort heureusement leurs richesses matérielles. Quand j’ai le bonheur de les rencontrer, ce n’est certainement pas la classe de leur chemise griffée ou de leur montre qui m’éblouit mais leurs qualités intérieures, intellectuelles et spirituelles. Je peux m’enrichir au contact de leur indiscutable charisme.

Je ne cesse de m’inspirer de Mohandass Karamchand Gandhi. Voilà un homme, un vrai, qui recevait pareillement le gamin l’aidant à gérer son ashram, un Ali Jinnah ou encore un Lord Mountbatten, dernier vice-roi des Indes anglaises. Entre ce « fakir à demi-nu » qui inspire toujours le meilleur de la présente civilisation indienne, sinon chrétienne, et le maharajah pétant de richesse accumulée aux dépens des miséreux, nous devons choisir.

Je regrette mais mon choix est fait, même s’il déplaît profondément à certains qui ne me pardonnent pas mon manque d’ambition.

* Qu’en est-il du discours de Paul Bérenger ? Par rapport à Navin Ramgoolam, au « réalisme politique » du MMM, à l’économie du marché ?

Ce n’est pas tous les jours que nous avons l’occasion d’entendre un dirigeant politique se réjouir de sa récente défaite électorale et même de la qualifier de bénédiction pour le Peuple de Maurice. Paul a de nouveau ressassé le vieux disque rayé des péchés de jeunesse de son MMM qui, du moins, dit-il, prendrait de la sagesse, sinon de la bouteille, avec l’âge. Il peut raconter ses balivernes à quelques jeunots, ne voulant rien connaître de ce qui s’est passé sur terre avant leur naissance. Il oublie seulement qu’il n’est pas le seul de son âge à avoir connu Mai 1968 et sa face cachée d’économie française complètement paralysée, déshonorée pour longtemps, et le retour en force de la droite de De Gaulle, sinon de Pompidou. D’ailleurs que reste-t-il, même en France, des meilleurs aspects du mouvement Mai1968 tellement injuste à l’égard de ce géant de l’Histoire qu’est Charles de Gaulle, malgré les défauts inhérents à son complexe d’infériorité par rapport aux Anglo-saxons ? Peut-être une diarrhée verbale pas prête à prendre fin.

Je n’ai jamais pu me résoudre à devenir militant parce que je n’ai jamais accepté le dogme stalinien, sinon marxiste, consistant à considérer le capitalisme comme l’opium du Peuple. Je persiste à considérer le capitalisme, mû par le ressort incitant toute personne humaine, tout producteur économique donc, à améliorer ses revenus, son pouvoir d’achat.

Autant j’entends rester un partisan du capitalisme en tant que ressort nous incitant à travailler et à épargner davantage, autant je compte sur des forces politiques, peut-être ni socialistes, ni travaillistes, mais en tout cas soucieuses de justice sociale pour atténuer autant que possible les inégalités sociales, assez généreuses pour privilégier autant que possible les membres les plus vulnérables de notre grande famille humaine et mauricienne.

Mon capitalisme avoué n’éprouve aucun complexe quand je sais que des socialistes forcenés, des travaillistes autoproclamés, d’anciens marxistes, fréquentant assidûment nos plus riches dirigeants capitalistes, fréquentant nos hôtels les plus huppés, accumulant des per diem insultant nos poches de pauvreté. Je déplore seulement que notre électorat ne soit toujours pas assez intelligent ni éclairé pour nous débarrasser à jamais de pareils « parle mentère ».

Pour en revenir au discours des 46 ans du MMM, j’avoue une déception à laquelle j’étais déjà trop préparé. Je ne parviens pas toujours à me défaire de la nécessité d’un parti politique, riche et puissant car vivant de la multitude de ses cellules de base, agissant au vu et au su de tous, éléments indispensables pour recueillir toutes nos misères, mais aussi toutes nos aspirations, nos espoirs de vie meilleure, pour porter notre vie partagée avec ses misères et ses richesses, à la connaissance de la direction éclairée du parti. Et, à charge pour cette dernière de confier ces éléments de vie de tout le monde aux différentes commissions d’études et de recherches du parti, secteur par secteur, afin qu’elles lui conseillent sur la réponse, l’orientation, à donner à cette attente populaire. Conseils devant retourner aux cellules, en contact avec la masse, pour l’éclairer, l’animer, l’aider à comprendre, à garder espoir dans un parti capable de demeurer à l’écoute du Peuple.

Ces cellules peuvent exister horizontalement, village par village, quartier par quartier, îlot humain par îlot. Elles peuvent exister aussi verticalement par catégories sociales ou professionnelles. Selon les cas, elles peuvent par vocation ne s’ouvrir qu’à des professionnels de tel ou tel secteurs, qu’à des ménagères, qu’à des jeunes surtout ceux déjà en avance sur l’ère informatique qui nous menace.

Tout parti politique ne vaut que par le dynamisme, le charisme, de sa jeunesse militante. Celle-ci doit demeurer la force la mieux écoutée et prise en considération par la direction car elle représente l’avenir du parti. Elle sera encore là quand nous, les vieux, ne serons plus car nul n’est immortel, ni indispensable.

Ai-je entendu les réponses aux questions qui me turlupinent, concernant l’avenir du MMM ? J’attends toujours que le discours des 46 ans m’éclaire à ce sujet. Je ne suis d’aucun parti politique. Mais tant que l’électorat mauricien sera assez bête pour s’obnubiler de bipolarisation et deux blocs regroupant artificiellement des partis politiques, coupés de la masse depuis des temps immémoriaux (la preuve : ils doivent faire appel à des mercenaires pour faire semblant d’exister et se manifester ici et là, d’où leurs insatiables besoins d’argent même corrompu), nous aurons besoin de ces partis politiques fantoches et nous devons nous inquiéter de leur avenir car le pire pourrait les remplacer si nous ne prenons pas garde.

Un parti incapable d’avoir ne serait-ce qu’un hebdomadaire, capable de renseigner la population sur les faits et gestes internes de ses cellules et régionales agissantes et assurant sa présence sur le terrain, ne saurait être crédible à mes yeux. Un parti, dont chaque membre, chaque militant, n’est pas disposé à dépenser quelques dizaines de roupies pour rester en contact avec le parti et lui permettre d’exister aux yeux de tous, est un mort-vivant.

* C’était assez surprenant toutefois de lui entendre dire que la défaite de l’alliance PTr-MMM, donc sa défaite aussi puisqu’il s’était impliqué personnellement dans la concrétisation de cette alliance avec Navin Ramgoolam, a été une bonne chose pour le pays. Que décodez-vous dans cette déclaration : laisse-t-il la porte ouverte au PTr sans Navin Ramgoolam, ou est-ce un message adressé au MSM ?

Les Législatives sont derrière la porte. Nous envisagerons d’autres après 2018 et pas avant. D’ici là, les seuls partis, qui doivent retenir l’attention générale à commencer par celle de nos meilleurs journaux, sont ceux qui s’occupent activement à consolider leurs cellules de base, leur infrastructure hiérarchique, afin d’assurer une bonne transmission d’idées et de communication , dans les deux directions, autant entre la base et la direction que dans le sens inverse.

Tout le reste est baliverne et ne doit en aucun cas retenir l’attention de tout journal, de tout journaliste, digne de ce nom. Nous avons une mission à remplir auprès de la population. Elle compte sur nous pour l’aider à voir clair dans ce qui doit se faire – et surtout ne pas se faire – en politique active pour que le pays progresse et pour que l’ensemble des Mauriciens soient capables de vivre mieux.

* On est donc parti pour une autre partie de chaises musicales, paraît-il, alors qu’on vient à peine de sortir des élections générales de décembre dernier ? Reste à voir si l’un ou l’autre veut bien conjuguer ses efforts en vue de chasser le troisième larron ?

Répétons-le : toute partie de chaise musicale politique, sur l’air du « ôte-toi-de-là-que-je-m’y-mette » est le plus pernicieux qui soit. Lui donner la moindre importance est déjà trahir la confiance que la population place en nos meilleurs journalistes. C’est déjà déchoir aux yeux de nos compatriotes.

* Le MSM ne se laissera pas faire sans doute : même s’il paraît qu’il y ait des clans déjà à l’œuvre au sein de ce parti depuis la condamnation de Pravind Jugnauth, ce parti dispose d’une majorité très confortable et ses alliés n’ont aucun intérêt de « rock the boat », n’est-ce pas ?

Le Peuple a plébiscité Sir Anerood Jugnauth pour qu’il sauve de nouveau notre pays Maurice d’une pourriture dans laquelle l’a de nouveau entraîné une direction travailliste. Cela doit demeurer sa seule priorité.

A la limite, ce qui se passe, sinon se trame, au sein de SON parti, pourrait ne plus l’intéresser car il a heureusement des tâches plus nobles à remplir, à commencer par ne pas décevoir une population qui a choisi de lui faire de nouveau confiance.

La population attend que tout membre du MSM, à fortiori ses dirigeants, seconds couteaux compris, se consacre entièrement à son seul devoir qui est d’aider Sir Anerood Jugnauth dans la tâche herculéenne que la population lui a, de nouveau, confiée.

Tout membre du MSM qui ferait autre chose que d’aider Sir Anerood de toutes ses forces, de toute son âme, n’a pas sa place au sein du MSM. Nous, journalistes, avons le devoir d’obliger tout membre du MSM à respecter sa mission qui est de travailler pour le bien de tous, en servant fidèlement et loyalement notre Premier ministre.

* Reste qu’il y a beaucoup d’impondérables en ce qui concerne les alliances qui vont se faire ou on se retrouvera avec une lutte à trois et ce qu’adviendra des principaux dirigeants de la classe politique. La transition se prépare aussi, paraît-il ?

Le seul rendez-vous électoral, capable aujourd’hui de trouver grâce à mes yeux, concerne les prochaines élections villageoises. Je ne peux accepter que l’occasion ainsi donnée à des milliers de Mauriciens et de Mauriciennes puisse si peu intéresser nos meilleurs journaux.

Hormis quelques articulets du style « nouvelles régionales » ou encore « doléances villageoises ou rurales », notre grande presse est pratiquement muette au sujet de la direction donnée au vivre en commun dans nos villages.

Nos municipalités souffrent congénitalement d’un gigantisme surhumain qui ne permet plus à des citadins de s’identifier comme des habitants de telle ville par rapport aux autres administrations urbaines. C’est le triste règne de la froideur administrative et de l’anonymat le plus déplorable. Nous en voulons pour preuve qu’aucune de nos municipalités, comme aucun de nos conseils de district, n’est capable d’assurer la publication d’un hebdomadaire régional, capable d’informer les habitants de la localité ou de la région de ce que nos administrations régionales organisent à leur intention ou encore répondent à leurs attentes.

Voulez-vous une autre preuve ? Combien de nos écoliers, de nos collégiens, disposent d’une carte de leur ville, de leur district, de leur quartier, de leur village ? Comment voulez-vous qu’un enfant, qu’un jeune, qui n’a jamais vu de sa vie une carte détaillée de l’endroit où il vit, puisse s’identifier à la région qui l’entoure ?

Il y a une réforme en profondeur de nos administrations régionales à opérer d’abord pour le bien des habitants concernés. Il est extrêmement déplorable que si rares soient les décisionnaires conscients de cette urgence. Voilà la seule transition qui doit retenir notre attention, toute notre attention, rien que notre attention.

  • Published in print edition on 2 October 2015

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