« Forger une équipe et une culture de travail intégrée implique certainement un facteur de volonté mais aussi du temps »

Interview : Kadress Pillay

* « Navin Ramgoolam laisse à chacun l’entière responsabilité de son action… et de ses bêtises aussi – et le moment venu il tranche dans le vif … »

* « Il ne faut tomber dans le piège d’une certaine presse qui, depuis Joseph Coralie en passant par NMU et André Masson, a toujours eu un agenda particulier face à tout gouvernement
à majorité hindoue… »   

Kadress Pillay, candidat malheureux aux dernières élections, ayant été à la tête de l’Education et de l’Industrie est d’avis que le temps est crucial pour tout gestionnaire. Il donne raison au Chef d’Etat qui n’a jamais de réaction impulsive. C’est fâcheux que certains détonnent dans leur milieu mais l’avenir pourrait les éclairer. Mais personne ne mérite la potence… Notre société a besoin surtout de stimuli pour que ceux qui ont eu des problèmes d’adaptation au niveau éducatif, économique ou autre se croient utiles. 

Mauritius Times : Mésentente entre ministres du gouvernement concernant la Tourism Authority, propos malheureux attribués à Mukeshwar Choonee, duel à distance entre la MBC-TV et le ministre du Travail, arrestation des cadres du Mauritius Duty Free Paradise : les commentateurs disent que tout cela n’est pas de bon augure. Diriez-vous qu’il s’agit aussi de conflit de cultures politiques ou même d’absence de culture chez certains, ou même de crise de leadership, ce qui favoriserait un tel climat politique ?

Kadress Pillay : Nous avons aujourd’hui une alliance gouvernementale issue d’une alliance électorale plébiscitée par le peuple mauricien au suffrage universel, il y a à peine quatre mois. Nous sommes en présence de trois partis politiques, trois chefs de partis — Premier ministre et Vice Premier ministres, trois cultures politiques bien enracinées, des égos individuels et collectifs sont inévitables. Il faut aussi souligner que le Premier ministre Navin Ramgoolam n’a jamais eu des ministres MSM dans son cabinet. Forger une équipe et une culture de travail intégrée implique certainement un facteur de volonté mais aussi du temps. Navin Ramgoolam, pour ceux qui le connaissent, a son propre style de leadership. Il ne réagit pas mais il agit. Il fait du temps son complice et donne autant d’espace possible à ses collaborateurs. Il laisse à chacun l’entière responsabilité de son action, de son inaction et de ses bêtises aussi – et le moment venu il tranche dans le vif.

De grâce, il ne faut pas faire d’amalgame entre les différents points que vous avez évoqués. Il faut placer chaque point dans son contexte et le traiter séparément. Commençons par le soi-disant conflit Duval-Bodha. Voyons les faits. Le gouvernement avait constitué des fonds avec les recettes encaissées venant des investisseurs hôteliers pour le développement des nouveaux projets hôteliers. Le ministre du Tourisme sortant puisait de ces fonds avec l’aval du gouvernement pour financer son projet d’embellissement de certaines régions du pays et pour promouvoir le tourisme en général. Il se servait de ces fonds pour payer les salaires des contractuels. Ces fonds sont épuisés et beaucoup de contractuels concernés sont arrivés à l’expiration de leurs contrats. Le ministre en poste n’a pas les moyens de renflouer ces fonds et il n’a par conséquent aucun moyen de renouveler les contrats de ceux qui doivent partir malheureusement. Je ne crois pas qu’il y a matière à conflits entre les ministres concernés qui sont des professionnels avec l’expérience ministérielle. La presse en fait une tempête dans un verre d’eau alors qu’il y a d’autres priorités nationales qui devraient recevoir toute leur attention. Ceci dit, il faut souligner la différence de style des ministres concernés qui pourraient bien donner l’impression de mésentente mais il ne faut pas exagérer.

Mukeshwar Choonee, je ne sais pas si les propos qu’il a tenus en Hindi ont été bien traduits par la presse concernée mais à ce jour Choonee ne les a pas démentis. J’apprends qu’il a l’intention de poursuivre le journal concerné qui pourrait indiquer son désaccord. M. Choonee n’est pas aussi bête pour ne pas savoir que Navin Ramgoolam est le Premier ministre de toute l’île Maurice et que ceux qui connaissent le Premier ministre savent qu’il est l’antithèse de toute forme d’ostracisme. Choonee lui-même est quelqu’un de bien. Il n’aurait jamais dû dire ce qu’il a dit si les propos qui lui sont attribués sont corrects. Si c’était un « slip of the tongue » il faut qu’il nous le dise et le retire. Si « he got carried away » à la réunion des Vaish à d’Epinay par l’enthousiasme et le mood de l’occasion, c’est humain. Qu’il nous le dise !

Mohamed et Callikan, deux fortes personnalités, professionnels de carrière de surcroît et deux hommes de loi sont entrés dans un conflit inutile à l’issue de mauvaises communications. Le problème s’est dégénéré en conflit de personnalités. Je considère que dans un problème de « allegedly unfair dismissal », c’est au bureau du travail et à la justice éventuellement de s’en mêler.

En ce qui concerne l’affaire de Mauritus Duty Free Paradise, je dois tout d’abord souligner que la MDFP est une organisation commerciale enregistrée sous le Company’s Act, avec le gouvernement comme principal actionnaire. La compagnie est gérée par la State Investment Corporation Ltd qui tombe sous la tutelle du Ministère des Finances. Elle est généralement gérée par les nominés politiques. Ce n’est pas la première fois qu’il y a maldonne dans la gestion d’une compagnie privée ou publique à Maurice et ailleurs. Hier c’était la Mauritius Commercial Bank Ltd et aujourd’hui c’est la Mauritus Duty Free Paradise Ltd et demain on aura certainement d’autres cas similaires parce que la gourmandise fait partie du ‘mindset’ de certaines personnes. Des vols ont été commis, l’affaire a été référée à la police et l’enquête policière est en cours ; la State Investment Corporation a agi avec fermeté et promptitude contre les personnes impliquées, nominés politiques ou pas. Je ne vois pas pourquoi cette affaire doit devenir une affaire politique prioritaire.

Je ne crois pas qu’il y a un problème de culture politique ou d’absence de culture ; parler de crise de leadership est une « gross exaggeration ». Il ne faut tomber dans le piège d’une certaine presse qui, depuis Joseph Coralie en passant par Noël Marier D’Unienville et André Masson, a toujours eu un agenda particulier face à tout gouvernement à majorité hindoue.

* Les travaillistes affirment que l’affaire Mauritius Duty Free Paradise constitue la preuve concrète de la volonté du pouvoir politique de ne pas s’immiscer dans le fonctionnement des institutions ; la justice suivra son cours, disent-ils. Votre opinion ?

Je suis travailliste à fond et je partage entièrement le sentiment des camarades du parti parce que le respect des institutions que nous avons créées nous- mêmes dans le temps fait partie intégrante de notre culture politique. Le travaillisme est une philosophie politique qui s’accommode bien avec notre mentalité insulaire et multi-éthnique. Comme j’ai déjà souligné, dans le cas de la Mauritius Duty Free Paradise la justice suivra son cours et que ceux qui ont fauté doivent en payer le prix et ils doivent savoir que ce n’est pas dans la culture travailliste d’entraver le fonctionnement de la justice qu’il s’agisse des nominés politiques ou non. Je dois peut-être vous rappeler que feu Sir Seewoosagur Ramgoolam n’a pas hésité d’agir dans le cas Badry et Daby et tout récemment Navin lui-même avait agi avec fermeté quand des accusations de corruption ont été faites a l’égard de certains ministres.

* En ce qui concerne l’affaire Choonee, même si certains de ses sympathisants admettent qu’il a fait preuve de maladresse dans ses propos, ils se disent outrés par l’attitude de la presse, des politiques de l’opposition et de quelques religieux par rapport à cette affaire. Qu’en pensez-vous ?

Les sympathisants de Choonee ont raison de dire que Choonee a fait preuve de maladresse en tenant les propos qui lui sont attribués par la presse. Mais ceci dit, je dois souligner comme je l’ai fait déjà qu’il y a eu toujours une section de la presse qui a maintenu une ligne conflictuelle vis-à-vis des gouvernements successifs depuis l’indépendance. Si les protagonistes et la manifestation de leurs positions ont changé au fil du temps, le fil conducteur reste le même. En ce qu’il agit des politiques de l’opposition, je n’en suis pas surpris – ils peuvent marcher sur des cadavres, si besoin est, pour le plus petit gain qui soit, agissant bien souvent en charognards.

* Par ailleurs, comme pour toute réaction par rapport à l’affaire Mohamed, le Premier ministre a déclaré à la presse : « Water runs under the bridge. » Que décodez-vous dans cette réaction premier ministérielle ? Embarras ? Ménagement des susceptibilités religieuses et politiques ?…

Un jour Sir Seewoosagur m’avait dit que l’île Maurice est un tout petit pays mais difficile à gouverner. J’étais Directeur de l’Audit à cette époque sans grande expérience de la chose politique, et je ne l’avais pas compris. Aujourd’hui, après 25 ans de politique active, je réalise combien Sir Seewoosagur avait raison. Il y a tellement de paramètres et de sensibilités à prendre en considération. C’est dans le style de Navin Ramgoolam de donner du temps au temps, surtout quand il s’agit d’un conflit de personnalité par institutions interposées. Les implications du conflit Mohamed-Callikan sont avant tout légales et c’est à ce niveau que nous devons nous attacher. Tout autre considération subjective ne pourra que faire du mal à notre stabilité nationale. Navin Ramgoolam n’est ni embarrassé ni ménage-t-il les susceptibilités politiques et religieuses des uns et des autres ; il se met au-dessus de la mêlée comme un bon chef d’Etat, il agit avec sagesse et discernement. ‘Water runs under the bridge…’ Navin Ramgoolam sait que dans un pays aussi fragile que le nôtre, le recul permanent est un incontournable… il faut laisser la rivière suivre son cours.

Tout le monde sait que Navin Ramgoolam est devenu un stratège politique de premier ordre. Par rapport aux propos de Choonee, il a vite fait comprendre au pays qu’il est le Premier ministre de toute l’île Maurice et de tous les Mauriciens pour qu’il n’y ait pas d’autres interprétations subjectives et démesurées qui pourraient faire du mal au pays. Les propos de Navin sont mesurés, catégoriques et reflètent son style de leadership. Il sait ce qui est bon pour le pays, et ce qu’il doit faire pour mener l’île Maurice à bon port. Il est le seul maître à bord.

* Les nominations piétinent. A voir ce qui se passe dans certaines institutions gouvernementales, vous vous dites que le Premier ministre a parfaitement raison de prendre tout son temps avant de donner son accord. Ou est-ce son style ?

En ce qu’il s’agit des nominations politiques post-électorales, le Premier ministre a raison de prendre tout le temps qu’il faut pour trouver ‘the right man for the right place’. Il sait par expérience que faire le mauvais choix des hommes dans des postes clés, c’est qu’il parviendra à ‘shoot himself in the foot’. L’île Maurice fait face à un défi permanent : c’est d’intégrer notre société et notre économie insulaires dans la dynamique d’un monde globalisant et changeant. C’est un énorme défi qui exige de nos gouvernants et leurs associés une compétence sans failles. Tout mauvais choix pourrait bien avoir des conséquences désastreuses sur l’ensemble du pays. Navin Ramgoolam en est bien conscient et il prend toutes les précautions pour éviter les mauvaises expériences du passé.

* Pour revenir à cette question de culture politique, quelle lecture faites-vous de la gestion des autres dossiers dont celui touchant à l’économie par le gouvernement de l’Alliance de l’Avenir ?

Une stratégie de développement économique n’est pas une affaire de ‘hit and run’ ou de ‘quick fix’, c’est un ‘process’ qui demande une réflexion profonde et permanente dans le temps. Nos décideurs politiques doivent développer une vision d’avenir avec des missions précises, soutenues par des ‘policies and structures’ afin de guider nos efforts sur une base régulière pour que la richesse nationale puisse fructifier. Il y a un ‘economic pathway’ que le gouvernement du jour doit ‘map’ pour réconcilier les réalités locales et celles du ‘marketplace’ global. Nous avons surtout besoin d’une synthèse des facteurs économiques, politiques et culturels qui nous permettraient de réussir dans notre progrès économique.

Le gouvernement doit revoir en fonction de sa vision et de sa stratégie économique ce qui suit : (a) la politique d’investissement du pays surtout quand il s’agit d’attirer les investissements étrangers dans le pays, (b) le besoin de reconstruire notre ‘industrial portfolio’ pour élargir notre base d’exportation, (c) le besoin d’une politique commerciale qui nous permettra de prendre avantage de toutes les opportunités que l’économie internationale nous ouvre, (d) le besoin de réaligner nos choix macro-économiques pour contrôler l’inflation, stimuler l’investissement, gérer une fiscalité, optimiser, juguler le chômage, avoir un ‘foreign exchange policy’ approprié, (e) pourvoir en nos besoins en infrastructures, (f) doter le pays d’un ‘institutional framework’ de qualité en termes de ‘software’ et de ‘hardware’, et (g) la nécessité de mettre sur place notre ‘fallback’ face aux crises financières et économiques à venir. C’est un sentier monumental. Toute opinion à ce stade serait prématurée. Nous serons peut-être en mesure de nous prononcer quand le premier budget de ce gouvernement sera connu en novembre.

* Voyez-vous un « major departure » dans la politique du nouveau ministre des Finances par rapport à la recette de Rama Sithanen ? Serait-ce la voie à prendre ?

Un ‘major departure’ de la recette Sithanen, OUI ! Allons voir certaines mesures que Sithanen a introduites lors de son passage au ministère des Finances. Sithanen a opté pour un capitalisme outrancier. Il a taxé les intérêts sur l’épargne sans aucune distinction alors que nous savons pertinemment bien qu’il y a beaucoup de personnes qui ont économisé pendant toute leur vie pour pourvoir à leurs besoins quand ils sont à la retraite. Ils ont beaucoup souffert de cette taxe. La ‘National residential property tax’ était un lourd fardeau pour la classe moyenne et Sithanen a décidé que les intérêts sur les emprunts qui étaient déductibles pour la taxe soient éliminés. Ces mesures étaient discriminatoires envers les personnes âgées et la classe moyenne. Ce que moi-même je n’ai pas compris, c’est pourquoi décourager l’épargne en taxant les intérêts et pourquoi décourager ceux qui économisent et investissent dans l’immobilier en introduisant la NRPT ? Et, pourquoi ne pas encourager ceux qui économisent pour construire leur propre maison en permettant que les intérêts payables sur les emprunts soient déductibles pour la taxe ?

Alors, d’après la logique économique de Sithanen, il faut taxer ceux qui économisent en mettant leur argent à la banque. Et si au lieu de mettre à la banque, ils décident d’acheter un terrain et de construire une maison, ils sont frappés par la NRPT et si pour construire cette maison, ils ont dû aussi prendre un emprunt de la banque, les intérêts qu’ils payent ne sont pas déduits de leur taxes. Cela ne fait pas de sens. Pour moi, ce n’était que des mesures issues d’une culture capitaliste primaire. Je trouve que c’était même de l’anti-travaillisme. En ce qu’il s’agit du ‘stimulus package’ Sithanen, tout avait été fait sans qu’on ait été bien mis au courant des ‘benchmarks’ ou autres critères selon lesquels des sommes conséquentes ont été payées à certaines firmes du privé. Des mauvaises langues ont même prétendu qu’il y a des cas où certaines compagnies ont repoussé des commandes qui tombaient pour exacerber l’effet de la crise financière d’alors et bénéficier de la manne Sithanen. Nous ne sommes pas en présence d’un rapport sur les firmes qui ont bénéficié du stimulus package Sithanen, les objectifs visés dans chaque cas, le nombre d’emplois à être sauvés et autres conditions de déboursement. Le gouvernement du jour nous fera l’honneur d’un rapport détaillé sur le stimulus package de Sithanen !

Si dans une logique de capitalisme international, l’île Maurice n’à d’autres choix que de s’y aligner, les réalités du pays exigent de la mesure dans la politique économique du pays. Un capitalisme à visage humain ou si vous voulez un ‘cooperative capitalism’ où le petit peuple et le ‘middle class’ seront ‘on board’ et trouveront leurs comptes au détriment de ceux qui sont mordus par le virus ‘acquisitive greed’ est tout avisé. Il y a un énorme défi à relever du côté de ‘public expenditure management’ qui a été largement oublié par Sithanen. Le rapport de l’audit en a fait état récemment. Il y a un travail sérieux à entreprendre pour réduire sensiblement le gaspillage des fonds publics. Nous avions à l’époque, deux deputy financial secretaries – un pour economics et l’autre pour les finances. Je me demande s’il ne faut pas aller plus loin et avoir un financial secretary pour economics et un financial secretary pour les finances. Le gouvernement du jour trouvera certainement le juste milieu entre mesures et timing pour intégrer le micromanagement du secteur privé et du secteur public et le macro-economic management du pays.

* En tant qu’ancien ministre de l’Education, quelle opinion faites-vous du forum organisé sous l’égide du gouvernement concernant l’utilisation du Kreol dans le cycle primaire ? Parviendra-t-on vraiment à améliorer la performance scolaire des élèves avec l’utilisation du Kreol comme médium d’enseignement ?

Nous sommes tous en principe d’accord sur la justesse de l’utilisation du créole comme medium d’enseignement. Les experts en la matière sont unanimes à dire que l’incidence sur la performance scolaire ne peut qu’être positive ; mais je vois que toute la question de l’utilisation du créole glisse vers une tournure subjective, ce qui rend difficile un débat objectif de la question. C’est malheureux. Je fais un appel à tous ceux qui en sont concernées de garder la tête froide et de contribuer aux discussions sans passion et sans émotions. Il y va de l’avenir de nos enfants.

D’autre part, je pense que nous serons mal avisés si nous pensons que l’utilisation du créole est une panacée et qu’une fois le créole introduit comme medium d’instruction, tous les problèmes de fond de notre système d’éducation vont être résolus. La mauvaise performance de nos enfants est principalement due à un système d’éducation qui a fait son temps et qui est largement dépassé. La compétition, le ‘rat race’ et l’élitisme avec pour résultat : (a) plus de 30% de nos jeunes ne passent pas la CPE et que toutes les mesures correctives introduites n’ont rien donné de positif. Ces jeunes deviennent des laissés pour compte de notre société, se marginalisent et développent une ‘sub-culture’ qui pourrait faire beaucoup de mal à l’île Maurice. (b) L’indiscipline dans nos institutions scolaires est le résultat d’une scolarité brutale qui ne donne pas aux enfants assez d’espace pour s’épanouir, ils vivent mal leur enfance. Ils sont mal dans leur peau, et ce n’est pas l’introduction du créole qui va corriger tout ça. Le drame est que nous sommes bien conscients des exigences d’une ‘knowledge society’ et que notre devenir dépend largement de notre capacité de ‘leverage’ la connaissance pour accéder à un autre palier de développement économique. Que vont faire ces enfants une fois devenus adultes ?


* Published in print edition on 5 September 2010

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