« Bérenger devra être extrêmement prudent pour éviter le piège que je vois s’ouvrir sous ses pieds »

Interview : Jean Claude de l’Estrac

MedPoint : « Les Travaillistes ont maintenant trop dit pour ne pas tout dire… »

… une seule chose fera la différence : des preuves incontestables

« Le PM a bien tenté de désamorcer l’affaire du campement de Roches-Noires… mais il a réussi cet exercice à moitié »

 

« Si le gouvernement PTr-PMSD est mis en minorité, disons dans les prochains trois mois, le remake tiendra…

… au-delà, je ne suis pas prêt à parier sur sa durabilité »


 

Traditionnellement, le premier mai, jour chômé et payé, est consacré aux rassemblements des deux grands blocs politiques à Maurice. Cette année, encore une fois, la démonstration de force de chaque bloc aura lieu à travers la guerre psychologique des foules. Jean Claude de l’Estrac y voit deux autres éléments pouvant intéresser les Mauriciens : la prestation de Anerood Jugnauth et les révélations de part et d’autre autour de l’affaire MedPoint — le « scandale du siècle ». D’autres attendent aussi le discours de Paul Bérenger afin de cerner les contours d’une future alliance électorale…

Mauritius Times : Les deux blocs politiques misent beaucoup sur les rassemblements à l’occasion du 1er mai – l’un pour démontrer qu’il contrôle toujours la majorité et ainsi, il peut maintenir le moral de ses troupes, l’autre pour créer un déclic psychologique au sein de l’électorat en vue des prochaines élections. Mais ce serait vraisemblablement un match nul en termes de mobilisation des foules. Pas de grosse surprise à prévoir, donc ?

Jean-Claude de l’Estrac : Il aurait été parfaitement logique que l’opposition, qui vient de se reconstituer, attire la plus grosse foule. Pour un ensemble d’autres raisons : la première, c’est parce qu’elle est l’opposition. Il est toujours plus facile de mobiliser contre le pouvoir que pour. Ensuite, il y aura comme une curiosité un peu malsaine, chacun voudra venir voir si « le bonhomme » a conservé sa verve et son énergie. Et puis elle annonce un grand déballage, quoiqu’à ce jeu on dirait que ce sera kifkif.

Cela dit, pour créer le déclic dont vous parlez, il faudra que l’opposition réussisse une mobilisation incontestablement supérieure à la majorité gouvernementale. C’est possible mais les partis au pouvoir ont généralement des moyens de mobilisation supérieurs. Si l’opposition remporte le match, ce ne sera pas une surprise, l’inverse le sera. N’empêche qu’un grand succès de l’opposition amènera davantage de vent dans ses voiles déjà gonflées et servira ses desseins.

* Donc, on ne sait pas si la démonstration de force de chaque bloc aura réellement une incidence sur le cours des événements ?

Elle aura naturellement des conséquences si l’opposition parvient à faire la démonstration qu’un nouveau rapport de force est en train de s’installer dans le pays. Ce ne sera pas une preuve scientifique mais l’effet psychologique sera réel. Il y a un pourcentage assez élevé de citoyens qui se déterminent en fonction de leur perception des rapports de force électoraux. C’est d’ailleurs pour cette raison que les partis politiques investissent autant de moyens et d’énergie dans ce qui n’est — après tout — qu’un meeting. La seule chose qui importe le jour suivant le rassemblement, c’est le résultat du match. Personne n’y va pour écouter les messages des orateurs, à la rigueur pour connaître les derniers ragots, et cette année pour vérifier la forme physique et le stamina de sir Anerood.

* Match nul ou pas, il faudra peut-être considérer la composition de la foule que chaque bloc réussira à mobiliser pour déceler un quelconque ‘shift’ de l’électorat… Qu’en pensez-vous ? Trop tôt pour affirmer quoi que ce soit ?

C’est un exercice délicat mais tous les chefs politiques le feront. Là aussi, il s’agira davantage de perception, d’intuition mais si la composition des foules indique clairement un glissement, une recomposition, alors il n’est pas interdit de penser que l’effet sera significatif.

* Au fait, on peut se faire une idée assez précise de la composition et du poids du « hard core » des deux principaux partis politiques, le PTr et le MMM respectivement. Ce qui fera la différence, en fin de compte, ce sont les « flottants », qui semblent être en mode de « wait-and-see ». Qu’attendent-ils, à votre avis ?

Par définition, les flottants flottent. Et ils flottent longuement. Ils prennent leur temps, ils se montrent ici et là-bas, ils ne sont pas pressés, ils ne se détermineront qu’à la dernière minute, quand ils seront sûrs de se trouver dans le camp des vainqueurs. La seule exception à ce schéma, c’est ceci : quand il y a une vague, alors les flottants se dépêchent de surfer sur cette vague.

* Ce sera donc à coups de « révélations » dont celles concernant le vol au campement de Roches-Noires, MedPoint elle-même, etc., qui serviront à influencer les « flottants ». Tous les coups seront permis, mais ces moyens seront-ils efficaces dans le contexte mauricien ?

Les Mauriciens sont friands de ses « révélations », et ils peuvent réagir vivement aux scandales qu’ils découvrent, mais de là, dire que ces questions-là déterminent leur choix dans l’urne, je ne le crois pas. Les Mauriciens ne sont pas dupes, ils voient qu’il s’agit d’une mauvaise farce : chacun annonce qu’il révèlera ce qu’il sait depuis longtemps sur l’autre mais qu’il cachait tant que l’autre était son allié. Les « révélations » suscitent de l’intérêt mais les hommes politiques qui en font ne sont pas nécessairement crédibles ; leur moralité à géométrie variable est condamnée.

Le Premier ministre a bien tenté de désamorcer l’affaire du campement de Roches-Noires en prenant l’initiative sans précédent de répondre aux questions de la presse parlée, y compris de la MBC, ce qui est une première, mais il a réussi cet exercice à moitié. Il a intérêt à être plus explicite lors de son meeting, s’il veut que cette affaire soit derrière lui.

Quant à l’affaire MedPoint, la majorité a fixé la barre très haut, si elle ne réussit pas à convaincre par la précision de ses révélations, elle y laissera des plumes.

* L’espoir de « faire tomber » le gouvernement semble s’estomper avec le temps, le MSM de SAJ n’ayant pu à ce jour réaliser le grand coup. Il semblerait que Paul Bérenger misait beaucoup sur la capacité de Sir Anerood pour fragiliser la majorité gouvernementale. A-t-il fait un mauvais calcul ?

Je crois que c’est plutôt Anerood qui a cru pouvoir provoquer un effritement de la majorité en démissionnant ; il continue d’ailleurs à penser que cela reste possible. Dans les milieux de l’opposition, on cite même avec persistance le nom d’un ministre. Difficile à croire mais on ne sait jamais.

En tout cas, il semblerait que Paul Bérenger, lui, a cessé d’y croire et il le dit autour de lui. Il le dit aux diplomates qui l’interrogent. La question qui est posée est celle de savoir ce qu’il fera au cas où Anerood Jugnauth ne réussit pas son coup. Il faut savoir interpréter ce que le leader du MMM a dit à ses fidèles lors du dernier congrès. Il a dit deux choses très clairement. La première, c’est qu’il est persuadé que le MMM pourrait remporter une victoire seul dans l’éventualité d’une lutte à trois. Ensuite il a expliqué qu’il est favorable au remake de l’alliance MMM-MSM – il n’a pas dit « uniquement » – mais on le comprend, que pour précipiter des élections générales. Dès lors, on peut imaginer ce qu’il fera si, dans trois mois, Navin Ramgoolam détient toujours sa majorité.

* Par ailleurs, des questions se posent sur la volonté réelle de Sir Anerood d’assumer éventuellement le poste de Premier ministre en cas de victoire électorale. On pourrait croire qu’il s’est attelé à démolir le pouvoir pour ensuite passer le relais à son fils au moment opportun. Cet arrangement pourrait faire partie du ‘deal’ entre SAJ et Paul Bérenger. Qu’en pensez-vous ?

En cas de victoire électorale, la vraie question qui reste ouverte est celle de savoir quand, dans l’esprit d’Anerood Jugnauth, sera le moment opportun, comme vous dites, de propulser son fils. Personne ne croit vraiment que sir Anerood a fait le sacrifice du Réduit uniquement pour introniser Bérenger, éventuellement. L’ancien Président a montré souvent, dans le passé, son pragmatisme et sa grande capacité à saisir les opportunités qui s’offrent à lui. Bérenger, lui, a montré une propension à offrir des cadeaux à ses adversaires. Si les deux restent fidèles à eux-mêmes, on sait comment tout cela finira.

* C’est-à-dire ?

Comment est-ce que cela se termine à chaque fois que Bérenger partage le pouvoir avec un partenaire qui pourrait avoir une bonne raison de vouloir se débarrasser de lui à un moment donné ? Je suis en train de dire qu’il lui faudra être extrêmement prudent pour éviter le piège que je vois s’ouvrir sous ses pieds. Il y a des risques que je n’aurais pas pris si j’étais à sa place.

* Quelle opinion exprimez-vous de l’effet Jugnauth jusqu’ici… du Jugnauth-démolisseur?

Il fera définitivement mal, rien à voir avec l’opposition molle de Bérenger du temps de koz koze. Il s’attaquera autant à la personnalité du Premier ministre qu’à sa politique. L’antagonisme de Jugnauth ne date pas d’hier : c’est vieux de près d’un demi-siècle. Jugnauth a mis en veilleuse son hostilité quand son intérêt et sa place étaient en jeu, mais sur le fond, l’ancien bissoondoyaliste n’a jamais gobé le travaillisme ramgoolamien.

C’est Navin Ramgoolam qui a fait une erreur tactique grave en remettant en selle son adversaire historique et son challenger direct. Il a cherché à corriger l’erreur en déclarant ensuite une guerre ouverte au MSM mais c’est maintenant Bérenger qui lui offre une bouée de sauvetage qui va bien au-delà de ses plus folles espérances. J’ai beaucoup d’échos qui indiquent que l’électorat MMM n’y comprend rien. Je ne serais pas étonné que ce dépit militant entraîne des conséquences graves pour le MMM aux prochaines élections.

* La véritable erreur tactique grave de Navin Ramgoolam ne se rapporte-t-elle pas plutôt à sa conviction que Paul Bérenger allait maintenir sa position par rapport à l’affaire MedPoint ? Or ce dernier a effectivement offert une bouée de sauvetage au MSM lorsqu’il a changé drastiquement sa position vis-à-vis du « Scandale du Siècle » pour parler alliance avec « le bonhomme »…

Ramgoolam n’avait aucune raison de penser que Bérenger serait moins cynique que lui.

* Vous disiez auparavant que c’est maintenant au tour de Navin Ramgoolam de se voir offrir par Paul Bérenger « une bouée de sauvetage qui va bien au-delà de ses plus folles espérances ». Comment ça ?

Ce sont les conditions ahurissantes acceptées par Bérenger, elles sont presque aussi incompréhensibles que celles offertes par Ramgoolam hier aux Jugnauth. C’est le paradoxe de la politique nationale : les électeurs créditent le MSM de 4% de soutien, les deux principaux chefs politiques lui accordent successivement 30% et 50%. C’est une prime d’assurance communale : le MMM est bien évidemment obligé de payer plus cher, son risque est plus grand.

* Lorsque les Travaillistes font référence au « parrain » et à la « marraine » de MedPoint, on peut deviner l’identité de ceux qui sont visés. L’objectif est de neutraliser l’effet Jugnauth, n’est-ce pas ?

Les Travaillistes ont maintenant trop dit pour ne pas tout dire. Je m’interroge : que peuvent-ils dire, le 1er mai, de plus de ce que tout le pays croit savoir depuis des mois ? Une seule chose fera la différence : des preuves incontestables. Si les Travaillistes restent dans le flou, s’ils ne sont pas capables d’expliquer le rôle initial du ministre Jeetah, par exemple, de celui du Premier ministre lui-même, l’affaire pourrait se retourner contre eux. A mon sens, c’est cette question qui est l’intérêt principal de cette guerre de mai, à part, bien entendu, la guerre des foules. Elle pourrait avoir des conséquences qui dépassent de loin le seul effet de mobilisation le temps d’un meeting.

* Il semblerait que même Paul Bérenger, même s’il ne parle plus du « Scandale du Siècle », se garde de prendre une position définitive par rapport à l’affaire MedPoint. Il a une position beaucoup plus nuancée que SAJ – ce dernier affirmant que Pravind Jugnauth sera candidat aux prochaines élections alors que Paul Bérenger dit souhaiter un « early trial » au cas où le DPP logerait l’affaire. Se prémunit-il déjà d’une assurance contre son « remake » à lui ?

Bérenger est prudent parce qu’il n’a pas besoin d’attendre les « révélations » des Travaillistes pour savoir. Je pense qu’il en sait autant déjà.

* Vous voulez dire qu’il pourrait revenir à son premier discours allant dans le sens du « Scandale du Siècle » ?

Dépendant de la tournure judiciaire de l’affaire.

* Par ailleurs, Paul Bérenger ne fait que souffler le chaud et le froid dans ses rapports avec Navin Ramgoolam ou avec les Jugnauth. Par rapport à l’un, il affirme que « le bal des sirènes ne fait que commencer » et il cherche à savoir si le propriétaire des lieux détenait un permis de la Tourism Authority, alors que pour l’autre, il dit souhaiter un « early trial ».

Souffler le chaud et le froid en politique n’est pas une exclusivité de Bérenger, encore que lui, il en a fait un art. Mais attention : si Bérenger est un passionné, il n’est pas un infidèle. Il souffle toujours le chaud et le froid mais jamais les deux en même temps. Son souffle amoureux est séquentiel. Le temps pré-1er mai est le temps Jugnauth, d’autres temps viendront. La violence de ses propos anti-Ramgoolam pourrait laisser croire que le temps Ramgoolam est terminé, mais ce n’est pas mon avis. Ce n’est pas l’avis de beaucoup de ses proches ; ce n’est pas non plus l’avis des Travaillistes eux-mêmes.

* Au fait, ce ne serait peut-être pas ‘far-fetched’ de soutenir que Paul Bérenger n’ait pas jusqu’ici pris une position définitive quant à son choix d’allié pour les prochaines législatives, même s’il affirme aujourd’hui que rien — même pas la proposition de réforme électorale du PM — ne remettra en question le ‘remake’ avec Anerood Jugnauth. Qu’en pensez-vous ?

Je pense que vous n’avez pas tort de penser comme vous le faites. Je ne sais si vous êtes en train d’exprimer un souhait, j’ai le sentiment que c’est le cas. Peut-être une peur ? En tout cas, personne ne pourra vous reprocher de penser que le choix définitif d’alliance ne devrait pas se faire trois ans à l’avance, avec en plus l’épée de Damoclès de l’affaire MedPoint dont on ne sait pas encore comment elle se terminera.

Maintenant si le remake parvient à mettre en minorité le gouvernement — comme c’est son objectif avoué –, ce qui est par ailleurs parfaitement légitime en démocratie, la donne changera. Clairement, si le gouvernement PTr-PMSD est mis en minorité, disons dans les prochains trois mois, le remake tiendra et il sera redoutable. Au-delà, je ne suis pas prêt à parier sur sa durabilité, ni sur son efficacité électorale.

* Par contre il se pourrait qu’une « bonne réforme » telle que souhaitée par le leader du MMM change les données. Le pensez-vous aussi?

Je continue à le penser. Malgré tout ce qui se dit, je continue à penser que la première option de Bérenger reste un accord avec le Parti Travailliste de Navin Ramgoolam. Un véritable accord, un partage du pouvoir, une reconnaissance de la force du MMM, pas un accord de capitulation, pas un traité de vassalité. Si Ramgoolam n’arrive pas à accommoder les attentes personnelles et politiques de Bérenger, il n’y aura pas d’alliance PTr-MMM.

La deuxième option de Bérenger, celle préférée par l’immense majorité de ses partisans, malgré les risques électoraux, est, dans le cadre de la proportionnelle, une lutte à trois. Le MSM, c’est sa dernière option. Si elle reste celle du MMM, c’est que Ramgoolam aura très mal joué ou qu’il estime n’avoir aucune crainte à entretenir. Il a perdu une élection, en 2000, face à une alliance MMM-MSM grâce à la nouveauté politique du partage du pouvoir entre les deux chefs politiques. Il reste à savoir si la formule conserve – aujourd’hui encore – la même force attractive.

* Par ailleurs, une lecture du Discours-Programme par rapport à la proposition de l’alliance gouvernementale d’élire le Président de la République au suffrage universel – ce qui l’éloignerait de toute possibilité d’alliance avec le MMM – lève le voile sur la stratégie électorale de Navin Ramgoolam, du moins valeur du jour : briguer les suffrages seul sur la force de sa présente alliance. Votre avis?

Je ne sais d’où les journalistes sortent l’idée que le discours-programme propose carrément l’élection du Président au suffrage universel. Il ne le fait pas. J’ai lu une critique de la situation présente inspirée par les événements récents qui note qu’un Président, non élu au suffrage universel, nommé par le Premier ministre, (au fait par le Parlement) peut, en violation des conventions établies, abuser de sa position et s’opposer à la volonté de la majorité qui l’a élu. C’est un fait.

Le discours-programme estime nécessaire une réforme constitutionnelle pour revoir les pouvoirs et le mode d’élection du Président. Il n’est pas dit explicitement que le Président devra être élu au suffrage universel. De tout manière, cela est académique. L’opposition MMM a dit à maintes reprises son objection à un système présidentiel, et sans son accord, la majorité requise pour amender la Constitution n’est pas acquise.

* Une question plus personnelle : vous prenez bientôt vos nouvelles fonctions de secrétaire général de la Commission de l’océan Indien, est-ce à dire que vous n’interviendrez plus dans les débats politiques nationaux?

Il n’y a rien qui me l’interdit. Bien évidemment, le statut de diplomate au service des Etats-membres m’oblige à une certaine retenue et m’empêche de m’impliquer dans la politique partisane. Mais ce n’est pas nouveau, cela fait plus de quinze ans que la politique est devenue pour moi un champ d’observation et plus du tout un terrain d’action.


* Published in print edition on 27 April 2012

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