‘Les 100 jours sont terminés. La mise en scène aussi…

Interview : Dharam Gokhool Ancien ministre de l’Education —

… il faut maintenant attendre la mise en œuvre de ces nombreux chantiers’

* ‘Nous sommes en plein dans un scenario de « struggle for power ». Est-ce cela la finalité de la politique ?’

* ‘Une image d’un very hard working Prime Minister. Cependant, pour qu’il y ait de l’efficacité, le hard work doit être accompagné de smart work’

Dans la société contemporaine, il est difficile d’occulter l’impact des médias sur la classe politique. Plus cette dernière se cache derrière un épais voile, plus les médias se donnent les moyens de découvrir ses secrets. Aujourd’hui, il est difficile de demander à ses partisans d’avoir un voile devant les yeux. Peu de citoyens acceptent délibérément de croire dans des actions condamnables au sein de la Cité. La majorité des jeunes citoyens, eux, refusent le fait que la classe politique s’embrouille régulièrement dans ses stratégies. Notre invité, Dharam Gokhool, ancien ministre de l’Education nous donne son avis.

Mauritius Times: Les travaux à l’Assemblée nationale sont devenus un feuilleton très populaire avec la retransmission en direct des débats à la télévision, disait Xavier-Luc Duval dans le sillage du walk-out effectué par l’opposition le mardi 4 avril dernier. Feuilleton populaire ou non, il est clair cependant que ces travaux marqués par de vives tensions et d’une ambiance électrique lors de chaque séance vont s’ajouter à la longue liste des facteurs pouvant nuire à l’image du pays. Qu’en pensez-vous ?

Dharam Gokhool: La retransmission des travaux parlementaires – live and direct – était « long overdue » et cette initiative du Gouvernement est fort louable. Dans l’absolu, c’est un pas en avant pour notre démocratie parlementaire. Nous avons pu rattraper notre retard dans ce domaine par rapport à de nombreux pays à travers le monde.

Cependant, les nombreux incidents et dérapages emmaillés d’indiscipline et de vulgarité, dans un court laps de temps et relayés auprès du grand public mauricien et à l’étranger à travers l’internet, projettent une très mauvaise image de notre pays qui va bientôt célébrer les 50 ans de son indépendance.

Je rencontre beaucoup de gens qui sont désabusés par tout ce qui se passe à l’Assemblée nationale. Cela ne rend pas service à l’image déjà écorchée de la classe politique.

Certes, dans d’autres pays, la situation est pire, mais on ne devrait pas s’accommoder d’un nivellement par le bas. Il y va de notre dignité et de notre fierté nationale et il faut, à tout prix, se ressaisir.

Il y a nécessité d’un effort collectif pour gérer cette culture de « disruption ». La Speaker doit prendre certaines initiatives rapidement pour assainir la situation et ramener la sérénité au sein de l’hémicycle. Par exemple, elle devrait rechercher la concertation avec le Leader of the House et le Leader of the Opposition, ainsi que les Whips à l’Assemblée nationale.

D’autre part, il est aussi nécessaire que le grand public soit informé et formé à propos des procédures parlementaires pour mieux comprendre le déroulement des travaux à l’Assemblée nationale. La démocratie, tout court, en sortira grandi.

* Au fait, voyez-vous cela comme étant le reflet des maux et des contradictions qui rongent la représentation politique à Maurice dans toutes ses dimensions, le blocage dans le système électoral et aussi le leadership politique ?

L’Assemblée nationale est une institution clé de notre société. Le maitre-mot du bon fonctionnement de cette institution est l’impartialité. Mais nous le savons tous : la Speaker est issue des rangs de l’alliance au pouvoir. Et, peut-être, elle n’arrive pas à se libérer de ses affinités politiques antérieures.

L’autre institution, c’est la Présidence, garante de notre Constitution et de nos institutions. L’intégrité de la Présidence est primordiale. Certaines controverses et maladresses récentes n’ont pas épargnées la Présidence.

Il me semble que ces deux institutions-là éprouvent des difficultés à assumer leurs responsabilités respectives.

Dans une récente interview dans les colonnes de cette même publication, j’avais observé que sans légitimité populaire, il est difficile pour un Premier ministre d’exercer sa fonction. Avec des contestations en cours, il y a toujours des interrogations dans la tête des gens. L’Opposition parlementaire et extra-parlementaire profitent de ces circonstances et mettent la pression et réclament des élections générales.

Nous sommes en plein dans un scenario de « struggle for power ». Est-ce cela la finalité de la politique ? Allons-nous être des victimes complaisantes du phénomène de « political amnesia » ?

Je ne suis pas fataliste et je pense que nous avons des patriotes au sein et en dehors de la classe politique qui rejettent la thèse de « power for the sake of power » en faveur de « power for the sake of the people ».

* Jocelyn Chan Low nous disait la semaine dernière qu’au regard du désenchantement grandissant des Mauriciens pour la politique telle qu’elle est pratiquée par les partis traditionnels , une grande masse d’électeurs flottants ne suivront pas aveuglément les leaders dans leurs stratégies d’alliance pour les prochaines législatives et que les conditions pour l’émergence d’une nouvelle force sont réunies comme jamais auparavant. Est-ce que cela est prématuré ou est-ce que c’est vraiment envisageable ?

Apres la défaite cinglante de l’alliance PTr-MMM en décembre 2014, et l’immobilisme au sein de ces deux formations et la contre-performance de l’alliance Lepep par rapport à ses engagements en faveur d’un deuxième « miracle économique » et le fameux programme de nettoyage, l’indifférence et un certain dégoût se sont installé parmi une grande partie de l’électorat. Ce sentiment est surtout palpable parmi les jeunes. C’est dangereux pour notre démocratie et notre société. Le besoin d’un renouveau politique se fait sentir depuis un certain temps.

Mais, malheureusement, notre système électoral de First Past The Post ne permettra pas l’émergence d’une nouvelle force politique. Dans un passé récent, il y a eu plusieurs tentatives qui ont échoué. Une dose de proportionnelle est essentielle pour déverrouiller le système actuel.

* En contrepartie il est tout à fait possible qu’une très grande masse d’électeurs – probablement la majorité – vont toujours soutenir leur leader – les Ramgoolam et Bérenger, etc., envers et contre tout et faute d’un Macron à l’horizon… Il faut donc vivre avec ainsi qu’avec la bipolarisation politique pour encore un bout de temps. Qu’en pensez-vous ?

Avec recul, nous avons vécu un phénomène de victoire électorale de l’Alliance Lepep en décembre 2014 « by default ».

Si le Gouvernement actuel maintient le statut quo et ne fait rien pour apporter des réformes constitutionnelles et électorales, la bipolarisation risque de perdurer et une victoire de ses adversaires « by default » n’est pas à écarter.

Avec un possible taux d’abstention élevé, faute d’un Macron mauricien à l’horizon… Déjà, j’entends des voix s’élever en faveur du lion… rouge, malgré ses nombreux démêlés avec la justice.

* On sait aussi que les leaders des grands partis ainsi que ceux des groupuscules ont une mainmise totale sur leur formation politique et leur discours sur la démocratie au sein de leur parti ne reflète pas toujours la réalité. Pour avoir évolué au sein de deux grands partis politiques dans le passé et être ‘fully conversant with’ leur culture politique, pensez-vous que la démocratisation de ces partis soit réalisable ?

Dans une grande mesure, jusqu’à présent, la démocratisation des partis politiques – grands et petits – c’est du domaine de la rhétorique. La centralisation est de rigueur. La marge de manœuvre des back-benchers est très restreinte tant au sein des partis de l’opposition qu’au sein du Gouvernement.

De plus, je suis au courant du désarroi des jeunes recrues cruellement déçues et frustrées par l’attitude désagréable des « apparatchiks ». Même des vieux routiers comme Sangeet Fowdar en font les frais !

Quand le Reform Party a été lancé, j’ai émis ce conseil à l’adresse de Roshi Bhadain dans mon wall Facebook : Ne sois pas un pouvoiriste, sois un démocrate. Je ne peux, à ce stade, me prononcer sur le mode de fonctionnement mis en place au sein du Reform Party.

Cependant, j’accorde le « benefit of doubt » à certains dirigeants avec lesquels j’ai eu l’occasion de travailler. De par leur parcours (et aussi leurs faux pas), ils peuvent prendre du recul et refuser le syndrome « après moi le déluge ».

Ils peuvent s’inspirer des tribuns comme Curé, Anquetil, Rozemont, Pandit Sahadeo, les frères Bissondoyal et SSR qui ont laissé leurs empreintes dans les annales de l’histoire politique mauricienne. Travailler un plan de modernisation et de régénération, développer des « succession plans », des programmes de recrutement et de formation, instaurer une nouvelle culture politique… autant de chantiers exaltants au profit des générations à venir.

Those who have acceded to the highest positions as Prime Ministers and Leaders of the Opposition, they owe it to the country and its people, its youth and its future generation. Is it not time for them to pay back their debt to the country?

* Par ailleurs, on ne peut généraliser, mais c’est assez surprenant de voir la facilité avec laquelle certains hommes et femmes de la nouvelle génération de politiciens ‘get into mischief’ – la presse en fait état chaque semaine. Prôner le renouvellement, c’est politiquement correct, mais comment voyez-vous ce que le « renouveau » de 2014 et le rééquilibrage en termes de ‘genre’ ont donné en termes d’affaires embarrassantes pour l’alliance gouvernementale ?

Avec recul, peut-on parler du « renouveau » de 2014 quand on sait qu’ils étaient plusieurs à se joindre au bandwagon de l’Alliance Lepep à la dernière minute pour tenter l’aventure politique ? Je me garderai de généraliser.

Nous avons eu des élus ; nous avons aussi eu des nominés politiques empêtrés dans des nombreux scandales. Au lieu du nettoyage promis, la pourriture nauséabonde a réapparu et a choqué plus d’un. Des cas de corruptions alléguées, du népotisme flagrant….Du jamais vu. Sans précédent.

Un ministre du gouvernement qui vient justifier un « Family Protection Scheme » pour pourvoir des emplois à ses proches, financé par l’argent des contribuables, parce qu’ils sont les seuls à avoir fréquenté des universités prestigieuses. Quelle insulte à ces nombreux parents qui se sont endettés pour l’éducation de leur enfants qui sont au chômage parce qu’ils n’ont pas de pistons politiques !

Dommage et triste aussi que – ce que vous appelez — le rééquilibrage en termes de genre a donné lieu à un effet boomerang.

Je prévois une prochaine campagne électorale pénible pour ceux qui vont défendre les couleurs de ce qui reste de l’Alliance Lepep à moins que le Premier ministre sorte un Karcher puissant pour un « Clean Up Campaign » maison, et ce, à haute pression….

* Si on se fie à ce que la presse fait état quotidiennement, on pourrait croire que l’affairisme, le clientélisme, le népotisme et le copinage ont été érigés en système. La presse exagère-t-elle, selon vous, ou y a-t-il d’autres agendas en jeu ?

Nous sommes un petit pays ; nous vivons comme des poissons dans un aquarium. La communication passe très vite. Difficile de cacher quoique ce soit avec l’explosion de l’audio-visuel. La recherche de l’information et sa diffusion, c’est l’affaire des médias.

En ce qu’il s’agit des médias mauriciens, tous ne sont pas infaillibles. Mais ils font honneur à leur mission de chercher la vérité et de l’exposer au grand public. C’est en pratiquant l’opacité et en bafouant la transparence que le gouvernement aiguise l’appétit des journalistes à chercher, à fouiner, à diffuser et à dénoncer.

Dans une certaine mesure ces médias rendent service au gouvernement du jour et leur donnent l’occasion de corriger leurs manquements.

Je ne sais pas si ces médias ont d’autres agendas mais, dans ce registre, on peut s’interroger si notre MBC TV nationale s’efforce d’être « un independent and impartial broadcaster ».

N’oublions pas que comme le Gouvernement, les médias ont une responsabilité sociale et citoyenne. Cependant, les médias ne devraient pas scandaliser toute la classe politique. Si nous voulons encourager les hommes et les femmes intègres à venir de l’avant pour servir le pays, il faut impérativement séparer le bon grain de l’ivraie et ne pas tomber dans la facilité de l’amalgame.

* Beaucoup de nominés politiques n’ont pas toujours honoré la confiance placée en eux, et cela sous différents gouvernements. L’implication alléguée de certains nominés politiques, incluant quelques jeunes, dans les affaires qui dominent l’actualité ces temps-ci soulève les mêmes interrogations que par le passé quant à la justesse et aux risques de caser des activistes politiques dans des postes stratégiques. Faut-il repenser cela ?

Vous avez parfaitement raison de dire que sous différents gouvernements, beaucoup des nominés politiques ont été des « political liabilities ». Je ne pense pas qu’on puisse éliminer complètement la pratique des nominés politiques. Mais il faut revoir leur nombre, leurs compétences, leurs attributions et leurs rémunérations et autres privilèges.

En ce qu’il s’agit des nominations aux postes stratégiques, pourquoi ne pas s’inspirer des pratiques américaines et mettre sur pied des commissions parlementaires pour « screen » les candidats potentiels à ces postes ? Il faut moderniser et innover ces pratiques anachroniques et permettre aux talents mauriciens de se mettre au service du pays.

* Autre sujet qui domine l’actualité ces temps-ci : le trafic de drogue dont les saisies de grandes quantités d’héroïne et les réseaux opérant dans nos prisons et la proximité alléguée de certains membres du barreau. Le Premier ministre a même fait état d’un « mafia ladrog telma puissant ki capav destabilise nous pays » sans donner davantage de détails. Pensez-vous que c’est effectivement le cas ?

La mise sur pied de la Commission d’enquête présidée par le juge Lam Shang Leen sur le trafic de la drogue a été une décision sage et courageuse du Gouvernement.

Le trafic de la drogue détruit des vies et des familles entières et les plongent dans la tristesse et le désarroi. Ce fléau a même atteint le seuil de nos écoles primaires et secondaires. C’est dramatique. Il était high time de prendre le taureau par ses cornes. C’est ce que le gouvernement a fait.

On voit déjà des résultats et c’est encourageant que le Premier ministre ait pris l’engagement personnel d’être sans pitié dans ce combat envers quiconque mêlé à ce trafic. Il faut aussi saluer les institutions concernées, les NGOs et les travailleurs sociaux, dans ce combat et il faut les soutenir. C’est un combat extrêmement difficile mais absolument nécessaire.

Il faut s’attendre à des ripostes de la part des marchands de la mort. Et puisqu’il y a des ramifications internationales, le Gouvernement devrait solliciter l’aide des pays amis pour l’épauler dans ce combat. Peut-être que le Gouvernement a déjà pris des décisions dans ce sens. Il faut tout mettre en œuvre pour démanteler les réseaux et punir tous ceux qui sont connectés à ces réseaux mafieux.

C’est un dossier sur lequel le pays doit s’unir. Le Gouvernement n’a pas droit à l’erreur et doit agir without fear or favour. The battle lines have been drawn and the battle cry must be: No Retreat No Surrender.

Il y va de l’avenir de nos enfants, de nos jeunes. Sur ce dossier, le patriotisme doit primer au-dessus de toute autre considération.

* Par ailleurs, quelle opinion faites-vous des 100 jours du ‘prime ministership’ de Pravind Jugnauth ?

Le Premier ministre a été hyperactif sur le terrain et il s’est aussi très concentré sur certains dossiers tels que l’économie, Metro Express, des nouvelles infrastructures telles le New ENT Hospital, le Complexe Sportif, un nouveau bâtiment pour la Cour Suprême, la nouvelle technologie, le Clean Up Campaign etc… sans oublier des passages réguliers à la MBC TV et ses nombreuses présences sur les plateformes socioculturelles !

Pravind Jugnauth a aussi martelé qu’il veut moderniser le pays et qu’il donne priorité au travail. Une image d’un very hard working Prime Minister. Cependant, pour qu’il y ait de l’efficacité, le hard work doit être accompagné de smart work.

Les 100 jours sont terminés. La mise en scène aussi. Il faut maintenant attendre la mise en œuvre de ces nombreux chantiers et la fin du mandat pour dresser un bilan exhaustif de l’action gouvernementale.

* Au vu de ce qui se passe dans le pays à différents niveaux et dans différents secteurs – l’éducation, le social, la politique, etc…, pensez-vous que les jeunes sont sereins quant à leur avenir ?

Un mois avant les élections du décembre 2014, l’Alliance Lepep ne s’attendait pas à remporter les élections. Il y avait un programme mais il n’y avait pas des plans détaillés pour sa mise en œuvre. La saga de Heritage City et les péripéties du BAI/Brammer Bank en sont témoins.

L’équipe gouvernementale a subi plusieurs retouches et le PMSD n’est plus au Gouvernement. Roshi Bhadain non plus. Leur nuisance value n’est pas négligeable. L’économie tarde à décoller. L’écart entre les riches et les pauvres s’accentue et c’est vérifiable. Même la classe moyenne n’est pas épargnée. Le chômage parmi les jeunes persiste. L’eau 24/7 tarde à se matérialiser. Beaucoup de fire fighting dans les secteurs de l’éducation, de la santé, du combat contre la pauvreté. Des scandales à série secouent la baraque gouvernementale.

Le temps passe et les jeunes s’impatientent et s’inquiètent de leur avenir. Il faut éviter que cette jeunesse ne devienne une génération perdue.

Le feel-good factor n’est toujours pas au rendez-vous plus de deux ans après l’installation du Gouvernement. Est-ce que ce dernier pourra renverser la vapeur dans le temps qu’il lui reste ?

Faute d’un phénomène Macron à la mauricienne, et en l’absence de réformes constitutionnelles et électorales, nos compatriotes risquent de se trouver dans une situation de « bouge fixe » en termes de choix politiques à venir. A presque un an des célébrations des 50 ans de l’anniversaire de notre pays, ce ne sont certainement pas des perspectives stimulantes pour assurer un avenir brillant à n’importe quel citoyen…

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