“Le leadership charismatique a encore de beaux jours devant lui »

Interview Catherine Boudet

“Les prochaines élections générales seront un test case intéressant: quelles sont les tendances électorales des Mauriciens ? Continuent-ils de se penser en termes de communautés ? Ont-ils des attentes en termes de grands dossiers de société ? »

Catherine Boudet, titulaire d’un doctorat en sociologie, vient de publier, dans le Canadian Journal of African Studies, une série d’articles dont « Nationalisme, décolonisation et consociation à l’île Maurice : l’émergence d’un mauricianisme stratégique (1945-1967) ». Cette semaine, nous avons invité notre consœur journaliste à nous présenter sa recherche et à en définir les termes-clés. Elle nous livre aussi ses analyses sur les réformes en cours à Maurice, les positionnements stratégiques des politiciens et l’avenir de la classe politique dans une République en mutation.

Mauritius Times : Dans votre dernière contribution au ‘Canadian Journal of African Studies’, vous abordez la question de ‘Nationalisme, décolonisation et consociation à l’île Maurice : l’émergence d’un mauricianisme stratégique’. Que signifie le terme “mauricianisme stratégique” et quel en est le rapport avec la consociation à l’île Maurice?

Catherine Boudet : Cet article que vous citez avait pour objectif d’examiner la manière dont se sont construites, avant l’indépendance, les représentations du Mauricianisme, entendu comme le meilleur modèle de participation politique à adopter pour la consolidation de la nation mauricienne.

La décolonisation a été une période d’intenses débats dans la presse autour de deux conceptions du Mauricianisme. D’un côté, le Parti Mauricien, pour lequel l’indépendance n’était envisageable qu’à condition que soit d’abord réalisée une nation mauricienne, unitaire (où tout le monde aurait la même culture, la même langue et la même religion). De l’autre, le Parti Travailliste et ses alliés, pour lesquels inversement, l’indépendance était le préalable nécessaire et indispensable à la réalisation de la nation, à condition que soient préservés et respectés les différences et particularismes ethniques.

J’ai parlé de « Mauricianisme stratégique » dans la mesure où il apparaît qu’entre 1947 et 1964, le Mauricianisme s’est élaboré essentiellement comme un discours politique visant à permettre des négociations entre ces opposants politiques. Il a pris ses contours dans cette fonction d’argumentaire dans les négociations relatives à la réforme électorale et constitutionnelle, encadrée par les Britanniques, et qui avaient pour but de mener le pays vers l’indépendance.

Le Mauricianisme s’est ainsi élaboré comme un discours « en creux », un « empty vessel » parce qu’il est le produit de synthèse de deux visions concurrentes d’adversaires politiques qui se sont opposés avant l’indépendance puis ceux-ci se sont retrouvés associés au sein d’un gouvernement de coalition après l’indépendance.

En tant que discours politique, le Mauricianisme est donc directement le produit de ces accords consociatifs. En effet, c’est la consociation (ou power sharing entre élites ethniques), voulue par les Britanniques pour gérer cette période de transition vers l’indépendance, qui constituait le cadre des négociations.

C’est un mythe que de prétendre qu’il y a eu un grand combat pour l’indépendance. En réalité, ces élites politiques débattaient sur les modalités de la réforme dans une situation d’interdépendance contrainte et leurs visions allaient donc s’ajuster mutuellement.

* Les mécanismes consociatifs ont été largement utilisés dans les sociétés bipolaires et tripolaires, ce qui a favorisé la stabilité et aidé à consolider la paix dans certains pays comme, par exemple, en Bosnie après la guerre. N’est-il pas aussi vrai de dire que le pacte consociatif dans un pays multiethnique comme Maurice a contribué énormément à la stabilité du pays et à son développement ?

La consociation est, en effet, un outil politique utilisé pour gérer des situations de conflit ethnique, où les divisions entre les groupes en présence sont tellement graves et extrêmes qu’elles ont conduit ou qu’elles risquent de conduire à des bains de sang, comme cela a été le cas en Bosnie ou encore en Afrique du Sud. Dans ces situations où une démocratie compétitive pourrait aggraver les choses, la consociation, qui repose sur des solutions d’entente et de compromis au sommet de l’Etat entre des élites politiques censées représenter les groupes en présence, permet de rassurer les différentes communautés sur leur inclusion dans le processus politique.

A Maurice, le pacte consociatif a été mis en place à partir de 1945-1947, dans un contexte social explosif, avec des grèves générales dans le port et dans l’industrie sucrière, et des émeutes sur les plantations, parce que les travailleurs et les petits planteurs contestaient l’ordre colonial monopolisé par l’oligarchie. Il s’agissait donc de démocratiser le pays, de donner une représentation politique aux sans-voix des groupes ethniques dominés. Dans ce sens, oui, la consociation a favorisé la stabilité politique et économique du pays.

Encore faut-il voir de quelle stabilité on parle. Généralement, les consociations sont des outils transitoires pour gérer des situations d’urgence. Mais, à Maurice, on observe que la consociation s’est enkystée de telle sorte qu’elle ne favorise plus le renouvellement des élites politiques, renouvellement pourtant nécessaire à la vie démocratique et à la bonne gouvernance. La consociation, à force d’ethniciser les discours politiques, induit d’autres risques plus sournois de résurgence de conflits ethniques, comme les « bagarres raciales » de mai 1965 et d’octobre 1967, ainsi que les émeutes inter-ethniques de février 1999, où la société retourne la violence contre elle-même, en fait.

* Lorsqu’on parle de pacte consociatif à Maurice, il s’agit au fait des alliances entre les leaders des partis traditionnels, comme celle réunissant Sir Seewoosagur Ramgoolam, Sir Abdool Razack Mohamed et Sir Gaëtan Duval au sein de la Coalition après l’Indépendance, ou celle réunissant Sir Anerood Jugnauth, les Travaillistes et Duval en 1983 et, par la suite, les dirigeants du MMM et du MSM en deux occasions. Des alliances entre chefs de différents ‘tribus’ qui ont largement contribué à la paix et la stabilité du pays ?

Le règne des leaders tout-puissants qui continuent à se partager le pouvoir est largement le résultat de la combinaison du First-Past-The-Post et du Best Loser System, tout ça installé sur un système oligarchique hérité de l’époque coloniale.

D’une part, le Best Loser System a constitué le mécanisme par excellence d’installation de la consociation au sein du législatif, mais aussi parmi l’électorat. Il garantit à chaque communauté la présence d’au moins un représentant dans l’hémicycle, grâce à un calcul correctif lorsque les votes ne lui ont pas permis d’être représenté au Parlement.

Mais il crée une illusion. Le BLS donne l’illusion aux citoyens que leurs intérêts seront défendus par les élus représentant leur communauté, alors qu’en réalité aucun mécanisme formel ne garantit cela dans l’Exécutif et que les mêmes élus vont ensuite négocier des accords behind the curtain.

Le power sharing consociatif consiste, en effet, en un ensemble de règles qui visent à donner l’assurance aux communautés ethniques que leurs intérêts seront préservés par la participation de tous leurs représentants dans les mécanismes gouvernementaux de prise de décision. Le BLS instaure une représentation des communautés au sein du Parlement, mais c’est un mécanisme essentiellement symbolique, qui garantit la représentation certes, mais ne garantit aucunement la protection des intérêts des communautés.

D’ailleurs, le BLS ne concerne que le Parlement. Au niveau de l’exécutif, ce sont des mécanismes informels et tacites de représentation des communautés qui s’appliquent, par exemple au niveau des désignations des ministres et des Vice-Premier ministres. En réalité ces mécanismes de nomination ne dépendent que du bon vouloir des leaders, qui se partagent ainsi les rôles. Ces derniers, en vertu du First-Past-The-Post, sont obligés de contracter des alliances électorales parce que leur élection dépend du vote de leur communauté.

Pendant ce temps, le BLS a considérablement contribué à ethniciser le jeu politique mauricien, en mettant en compétition les communautés les unes par rapport aux autres.

Alors, en fait de stabilité, il s’agit surtout d’une confiscation du vote des électeurs. Une fois qu’ils ont élu trois députés, les électeurs n’ont aucun droit de regard sur les autres nominations qui ont lieu dans l’Exécutif. En outre, ces mêmes électeurs ne peuvent compter que sur les questions de l’Opposition parlementaire pour rendre « accountable » leur Gouvernement… Quand cette Opposition n’est pas en train de négocier des futures alliances avec le parti au pouvoir !

* Quelle lecture faites-vous de la référence aux 44% des élections de 1967 et l’objectif déclaré de Xavier Duval (par la voix de son secrétaire général) de récupérer cet électorat historique dans le sillage du dernier congrès du PMSD, dimanche dernier ?

Le mélange des genres dans ce discours du PMSD lors de son dernier congrès est typiquement consociatif. Certes, il est question de rallier les jeunes. Dans le même temps, est réaffirmée comme vous le dites, la volonté de récupérer l’électorat historique des « 44% », c’est-à-dire l’électorat traditionnel du Parti Mauricien avant l’indépendance, composé principalement de la Population générale et aussi des minorités.

On reste dans une logique consociative traditionnelle, en réalité. Comme on l’a dit, dans le système existant, les élites politiques sont censées se faire les représentants de leurs communautés ethniques respectives. C’est d’ailleurs ce qui leur confère leur légitimité, à la fois auprès de leurs mandants et face aux autres élites. La communauté ethnique, en plus d’être un réservoir de votes, devient une ressource politique pour justifier que le leader pèse tel ou tel poids en tant que représentant de tel ou tel groupe.

Dans ce cadre, l’enjeu pour les leaders ce n’est donc pas d’aller chercher des votes au-delà de la frontière ethnique, mais bien de s’assurer qu’ils vont rallier un maximum de monde au sein de leur communauté. Ce faisant, ils sont en compétition sur ce segment avec les candidats des autres partis politiques de la même communauté qu’eux. Ceci explique le fait que les discours politiques et électoraux sont très pauvres en termes de programmes politiques et de projets de société. Mais, par contre, ils sont très riches d’arguments identitaires et démagogiques, dénigrant les personnes au lieu de débattre de leurs idées.

Même quand le discours du PSMD vise l’électorat jeune, c’est encore un discours catégoriel. Et ce n’est d’ailleurs pas spécifique au PSMD. Tous les partis traditionnels fonctionnent dans cette logique de catégorisation. Leur contenu programmatique va rester très basique et ils vont chercher en revanche à attirer des catégories de population : les jeunes, les femmes, par exemple… C’est exactement ce qui se passe avec le débat sur l’entrée de la catégorie « femmes » au Parlement.

* Il est difficile d’affirmer à ce stade si cette démarche du PMSD va susciter une grande adhésion de la part de cet électorat historique ou si c’est tout bonnement une stratégie conjoncturelle visant à hausser les enchères afin de négocier un bien meilleur deal possible, soit avec les Travaillistes ou le MMM, ou même si Xavier Duval aura le cran de pousser cette logique jusqu’au bout. Mais la poursuite de cette voie paraît dangereuse, à l’opposé de l’esprit du pacte consociatif à Maurice. Qu’en pensez-vous ?

Je dirais que c’est une stratégie qui utilise les armes conventionnelles à sa disposition. Vous avez raison de souligner que cette stratégie est duale, elle est à la fois politique et électoraliste, parce qu’elle vise à faire le plein d’un réservoir de votes et, dans la foulée, à démontrer sa capacité de mobilisation face à ses adversaires politiques… Des adversaires qui dans le pacte consociatif peuvent devenir des partenaires demain.

On n’est donc pas à l’opposé du pacte consociatif, mais en plein dedans. Car pour pactiser, il faut démontrer à son adversaire (qui est aussi son partenaire potentiel) sa capacité de mobilisation et donc son poids politique, notamment pour négocier le nombre de tickets, ou de postes ministériels, par exemple.

* Cette démarche du PMSD intervient à un moment où le leader du MMM a connu un échec dans sa démarche de réunir un grand front de l’opposition pour faire pression sur l’actuel gouvernement. On affirme que Paul Bérenger est aujourd’hui “isolé”, “décrédibilisé. Duval soutient qu’il doit se “ressaisir et rétablir la confiance”. Il semblerait que la Fédération créole mauricien (FCM) de Jocelyn Grégoire se positionne elle aussi pour pêcher dans les mêmes eaux. Farouche compétition en perspective pour le leadership des 44%?

Encore une fois, la compétition politique dans le système consociatif s’exerce principalement sur des « segments ethniques » entre leaders politiques de la même communauté. Xavier Luc Duval est donc plus en concurrence avec un Grégoire ou un Bérenger qu’avec un Pravind Jugnauth.

En tout cas, les politiciens semblent bien programmés pour cela.Cependant, ils ne semblent pas se poser une question: « Est-ce que les électeurs continuent de se définir en termes de communautés ? Est-ce que leurs aspirations s’arrêtent là ? »

Les prochaines élections générales seront un test case intéressant à cet égard : quelles sont les tendances électorales des Mauriciens ? Continuent-ils de se penser en termes de communautés ? Ont-ils des attentes en termes de grands dossiers de société ? Ou bien restent-ils sensibles à l’achat de votes et aux promesses de récompense ?

* Le Premier ministre a annoncé, cette semaine, le rappel du Parlement pour faire voter le “mini-amendement” de la Constitution pour permettre aux personnes qui ne souhaitent pas décliner leur appartenance ethnique de se porter candidats aux élections. La réforme du système électoral viendra après les élections, a-t-il dit. En ce qui concerne cette réforme elle-même, pensez-vous que c’est un pas dans la bonne direction pour le pays?

Les structures du système politique évoluent toujours moins vite que les réalités sociales. Le rôle et l’utilité d’une réforme électorale, c’est donc d’effectuer des changements dans le système électoral afin d’améliorer les mécanismes de la représentation, en particulier la façon dont les demandes du peuple envers l’Etat sont exprimées dans les résultats des élections.

En ce qui concerne la réforme électorale, du moins à partir de l’idée que l’on a pu s’en faire dans le White Paper, il n’est – à aucun moment – question de mieux traduire le vote des électeurs par une formule électorale plus appropriée aux exigences modernes de la représentation.

Au contraire, il s’agit plutôt de procéder par correctif du système existant afin d’introduire, certes, une alternative au Best Loser de plus en plus contesté, mais tout en préservant autant que possible l’écosystème politique existant, le pouvoir des élites en place. Le White Paper s’en cache à peine, d’ailleurs, lorsqu’il énonce que la nouvelle formule visant à remplacer le Best Loser System, soit la liste proportionnelle, correspond à un « consociational arrangement ».

Là où la désignation des sièges de best losers reposait sur un calcul, la désignation des députés sur les listes proportionnelles reposera entre les mains des leaders politiques… C’est un projet qui vise donc à renforcer la consociation. Il s’agit, par le biais de calculs très savants et élaborés, de pouvoir contrôler, si ce n’est de limiter au maximum l’impact des votes des électeurs sur l’écosystème parlementaire existant… Mais bon, attendons le CERA Bill pour voir…

Quant au mini-amendement à la Constitution pour ne plus obliger les candidats aux élections à déclarer leur communauté, c’est vraiment un petit pas en avant… Pour faire un grand bond en arrière aussitôt ! Parce ceux qui choisissent de ne pas déclarer de communauté se verront alors désigner une communauté de force, après les élections, et de surcroît, en fonction d’un calcul qui pour l’instant reste assez nébuleux…

* Et qu’en est-il des élites politiques?

Vous voulez dire ceux à qui profite le pacte consociatif ? Le marasme politique actuel et les koustiks auxquels on a assisté durant les dernières semaines avec le jeu d’alliance « on » et « off » frisant le ridicule, montrent que le système est à bout de souffle, qu’il arrive en fin de course, mais pourtant on dirait que beaucoup continuent de s’y accrocher. Les élites – qui sont imbibées de culture consociative – peuvent avoir du mal à s’en défaire. En même temps, le grand écart continue de se creuser entre les élites politiques et la population. Jusqu’où le système existant tiendra-t-il ?

Le problème avec le mini-amendement et le projet de réforme électorale, c’est que le marketing a été fait de telle façon, que même s’ils contiennent des choses inacceptables du point de vue de la démocratie représentative, ceux qui refuseraient de voter « pour » seraient taxés de rétrogrades et d’antidémocrates.

* C’est aussi dommage que les questions concernant le financement des partis politiques, la durée des mandats des responsables politiques, les questions d’ordre éthique, etc. n’aient pas été abordées, n’est-ce pas?

Autant de questions qui relèvent de la bonne gouvernance mais qui demanderaient un « mind shift » pour le modèle démocratique mauricien. Le fait même qu’elles soient soigneusement éludées démontre le refus des élites en place de mettre en place ce « mind shift ». Au lieu de ça, on nous enfume avec des formules pompeuses et creuses de type « approfondissement de la démocratie ». Il ne faudrait pas que le trou qu’on est en train d’approfondir pour la démocratie mauricienne soit celui de sa tombe…

Mais il y a des partis émergeant en dehors du Parlement qui commencent à réclamer de telles mesures. Il faut attendre pour savoir s’ils recueilleront l’adhésion et le soutien de l’électorat mauricien…

* Puisque nous parlions auparavant de l’isolement d’un leader de parti et de l’affaiblissement de sa force politique, pensez-vous, comme l’affirment certains observateurs de notre société, que les partis traditionnels sont en panne d’idées, leurs leaders sont dépassés ? A long terme, quelle alternative existe-t-il à la politique menée par ces derniers?

Encore une fois, le système craque de toutes parts et ce n’est pas un « approfondissement de la démocratie » qu’il faut, mais bien un « mind shift ». Quant aux leaders traditionnels, je pense que le leadership charismatique, c’est-à-dire basé sur les caractéristiques personnelles, a encore de beaux jours devant lui.

Il n’y a pas que la classe politique mais aussi l’électorat qui a été intoxiqué pendant plus de quarante ans par la culture consociative. La consociation ne s’est pas seulement enkystée dans le législatif et l’exécutif, mais elle s’est aussi diffusée dans la mentalité de la population par le biais des campagnes électorales et des discours politiques fortement ethnicisés et démagogiques.

Vu les carences en matière de culture politique, vu l’indigence intellectuelle dans laquelle le système éducatif maintient les Mauriciens, il est difficile de voir émerger une alternative politique. La société mauricienne est totalement intoxiquée par les logiques politiciennes de compétition, de culte du chef. Même les partis qui se veulent alternatifs ou émergeants, qui veulent incarner une troisième force, se font rattraper par ce type de « bias ».

L’Histoire a montré que les vraies révolutions politiques sont apportées – non pas par ceux qui tiennent le haut du système -, mais par les forces qui émergent du bas. On a pu croire dans l’avènement d’un « Printemps mauricien », mais les formules de copy-paste, ça ne fonctionne pas durablement non plus.

Je ne crois pas dans les mobilisations massives pour ce pays et je pense que ceux qui y croient encore se font des illusions. Les seuls moyens de déplacer les Mauriciens en foule de nos jours, ce sont les processions religieuses ou les meetings avec bus à disposition et distribution de briani gratuitement. Il y a décidément nécessité d’inventer de nouveaux répertoires d’action politique pour le pays.

Il est peut-être illusoire d’espérer un vrai changement politique pour les prochaines élections générales. Mais il me semble qu’il existe certains germes de changement émanant de la société mauricienne elle-même, à condition de mettre à jour ses trésors cachés ou étouffés, et surtout de mettre en œuvre des répertoires d’action politique innovants et capables de prendre en considération les besoins et aspirations du « grassroot » mauricien.

 


* Published in print edition on 27 June 2014

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