Interview A.Gayan

Interview : Anil Gayan

« Sir Anerood va jouer ses cartes pour amener Navin Ramgoolam à conclure une alliance avec le MSM »

* « A-t-on jamais vu dans un pays démocratique qui se respecte un parti de l’opposition censé représenter l’alternance au régime en place négocier à la tombée de la nuit une alliance avec le parti au pouvoir ? » 

 

Anil Gayan, politicien et ancien ministre du parti MSM est outré par les discours en public et les tractations dans les coulisses. Qu’est-ce qui n’est pas permis ? Plus rien. On murmure, on marchande, on se divertit… La politique en dégradé ! La politicaille pour rester au pouvoir ! Comment réagira l’électorat ? En mouton de Panurge ou en casse-tout…  

Mauritius Times : Le Premier ministre a annoncé la réintroduction de la peine de mort pour mieux combattre le trafic de drogue et la criminalité dans le pays. Soutenez-vous une telle mesure? Est-ce, à votre avis, une mesure suffisante pour faire reculer le fléau de la drogue et de la criminalité?

Anil Gayan : La peine de mort n’a pas été abolie, elle est toujours présente dans la Constitution mauricienne. Ce qui fait que sa réintroduction se fera davantage plus facilement pour le gouvernement. Il suffit de faire passer une loi ordinaire allant dans ce sens. Sans doute la réintroduction de la peine de mort va provoquer de vifs débats quant aux possibilités de « miscarriage of justice » comme cela s’est produit ailleurs. Combattre le trafic de drogue et la criminalité requiert une approche tout à fait dépassionnée. Réagir émotionnellement et croire que la réintroduction de la peine de mort va nous aider à combattre la criminalité et le trafic de drogue, c’est faire fausse route. Je pense qu’on peut arriver à contrôler le trafic de drogue, mais cela exige au préalable une volonté politique, ce qui de mon point de vue pèche par son absence actuellement. Il y a comme un laisser-aller sous ce gouvernement, ce qui est vraiment dommage. Au fait, à chaque fois que le Parti travailliste se retrouve au pouvoir, la situation au niveau du « law and order » fout le camp, car le laisser-aller travailliste permet l’émergence d’un climat et d’un environnement où les marchands ambulants, les trafiquants des terres de l’Etat, les « bouncers », etc., se croient tout permis puisque « gouvernement dans nous la main » ! Croyez-vous que la peine capitale va pouvoir combattre la criminalité dans de telles conditions ? Je ne le crois pas.

Ce qu’il nous faut présentement, c’est la volonté politique et la démonstration de cette volonté. Nous avons une force policière capable de prendre le taureau par ses cornes, mais encore faut-il qu’elle soit correctement motivée ! Comment voulez-vous que les policiers puissent donner le meilleur d’eux-mêmes alors que l’exercice de promotion se fait toujours attendre depuis 18 mois déjà ? Sans le soutien de la force policière, aucun progrès ne sera réalisé au niveau de redressement de la situation par rapport au « law and order ».

Je dois aussi souligner qu’en tant que praticien du droit, que la grande majorité des homicides volontaires se passent dans le cadre familial qui impliquent amis ou proches. Heureusement pour nous, ces crimes ne sont pas le fait des gangs organisés qui s’inscrivent dans le banditisme d’une manière professionnelle. Il y a eu certes le fameux ‘Escadron de la mort’ à un certain moment. Tel n’est plus le cas, du moins je l’espère. Sans aucun doute la criminalité a un taux élevé, mais je pense que ce problème est toujours « manageable » à condition que la volonté de s’y attaquer soit présente et que la force policière soit soutenue comme il se doit.

* Les avis sont partagés quant à la peine de mort et son efficacité pour combattre la criminalité. En plus, il y a le risque d’erreurs judiciaires. La réintroduction de la peine de mort ira de pair avec de nouvelles dispositions devant permettre à la police d’être plus efficace. Qu’en pensez-vous ?

Le risque d’erreurs judiciaires sera toujours présent. En ce qu’il s’agit de rendre la police plus efficace, je me pose des questions. Rappelez-vous que l’affaire Nadine Dantier n’a pas été à ce jour élucidée malgré le recours aux analyses ADN. Donc, de quelles nouvelles dispositions devant permettre à la police d’être plus efficace parle-t-on ? Ce qui pèche, à mon avis, c’est au niveau de la formation. J’ai eu l’occasion de travailler avec certains hauts gradés de la police dans le temps – les Marcel, Kusruthsingh, etc., — et je dois reconnaître chez ces derniers une volonté et détermination à mener les enquêtes d’une façon minutieuse. Il me semble qu’il y a eu un relâchement à ce niveau, probablement en raison d’une déficience au niveau de la formation. Ce qui est aussi déplorable, à mon avis, c’est la perception que la force est minée par des guéguerres de cliques engendrées par le morcellement de la force en différentes unités pour combattre soit le trafic de drogue, soit la criminalité, ou bien encore les délits sur le trafic routier… Vous avez ainsi l’ADSU, le Central CID, le MCIT, la Police du transport, etc. Il ne me semble pas que la police fonctionne aujourd’hui comme un corps homogène où le sentiment d’appartenance à un seul groupe favoriserait le partage de valeurs ou d’objectifs communs. Je pense que l’idée étayant la formation de ces différentes unités a fait son temps. En tout cas, il existe aujourd’hui la perception qu’elle ne donne pas les résultats escomptés. Je pense qu’il faut en finir avec cette cassure au niveau de la force policière ; il faut mettre fin à toute tentative de « empire building » et faire de sorte que le sentiment d’appartenance à la force policière prime sur les petites considérations de cliques ou de quelques clans. Le travail doit se faire dans l’intérêt du pays indépendamment de ces considérations de cliques. Je pense que les ADSU, Central CID, MCIT, etc., doivent pouvoir collaborer dans la traque des criminels et échanger les informations pertinentes. Comment peu-on être efficace si chacun se met à opérer en vase clos ?

* Il semblerait que l’échange des renseignements pose problème en raison de la présence des taupes au sein de la force policière qui renseigneraient les criminels sur les initiatives de ces différentes unités. C’est ce que le Premier ministre a déclaré, cette semaine-ci, et ce qui aurait bloqué l’exercice de promotion… Votre réaction ?

Si le Premier ministre dispose de tels renseignements, il est de son devoir d’agir contre ces policiers. Il ne suffit pas de faire de telles affirmations sur la place publique. Qu’il nous dise ce qui a été fait en conséquence ! Un Premier ministre, c’est l’homme le mieux renseigné dans le pays. Si Navin Ramgoolam dispose de ces renseignements, qu’il agisse ! L’inaction pourrait être interprétée comme preuve de laxisme…

* Il se pourrait qu’on ne dispose pas de preuves concluantes, n’est-ce pas ?

Ah ! Mais ça c’est une autre histoire. Si on ne dispose pas de preuves, qu’on s’abstienne de faire de telles déclarations. Un Premier ministre ne se lance pas dans de telles diatribes… J’estime cependant que pour avoir fait cette déclaration, il doit disposer de preuves. Donc, autant éviter d’en parler. Le mieux est d’agir! 

* Dans le sillage de la Commission Rault sur le trafic de la drogue, en 1986, la peine de mort fut introduite mais cette sentence n’a jamais été appliquée contre quelque trafiquant. Le trafic de drogue refait surface et on réintroduit la peine de mort. Qu’est-ce que cela va donner ?

D’abord je dois dire que les avis sont partagés sur l’efficacité de la peine de mort dans le combat contre la criminalité. C’est tout à fait normal que les crimes atroces, surtout ceux commis contre les enfants, les femmes et les personnes âgées, poussent les gens à réagir émotionnellement et réclamer la peine capitale. Mais le risque d’erreurs n’est pas à écarter. On devra donc s’assurer que toute affaire ferait l’objet d’une enquête très minutieuse et doit se prévaloir des preuves irréfutables. Il faudrait aussi que tout suspect ait le bénéfice d’un « fair trial ». Vous savez, Maurice étant ce qu’elle est et où tout est ethnicisé, on devrait aussi s’assurer qu’il n’y a pas la perception dune justice de deux poids deux mesures, sinon ça risque de déraper…

En ce qui concerne la Commission Rault, c’est vrai que la sentence n’a jamais été appliquée contre quelque trafiquant puisque cette disposition fut suspendue. Il faut aussi savoir qu’en Arabie saoudite, à Singapour, en Malaisie, etc., la peine capitale n’a pas été tout à fait efficace en tant que mesure dissuasive puisqu’on connaît toujours l’actualité du problème des crimes dans ces pays. Donc croire que la peine capitale serait la seule et unique solution pouvant combattre la criminalité et le trafic de drogue, Subutex ou tout autre…, c’est faire fausse route. Certains seront disposés à risquer même leur vie aussi longtemps que le trafic de drogue leur rapporte gros.

* Le MMM et son journal ont dirigé depuis un bon bout de temps leurs attaques contre certains parlementaires par rapport au trafic de Subutex. Paul Bérenger réclame la mise sur pied d’une commission d’enquête. A-t-il raison ?

Il y a certes des zones d’ombre inquiétantes concernant le trafic de Subutex. Le fait que Caterino a pu s’évader du territoire mauricien sans en être inquiété et débarquer à la Réunion pour ensuite s’envoler vers la France… et l’absence de démarches courageuses de la part des autorités mauriciennes pour son rapatriement vers Maurice… cela pose problème. Le cas de Cindy Legallant et l’intervention alléguée d’un politicien auprès de la police soulèvent aussi des interrogations. Il est absolument essentiel qu’on éclaircisse ces zones d’ombre, et il appartient au Premier ministre de le faire.

Une commission d’enquête pourrait certainement éclaircir ces zones d’ombre, mais il faut bien que ses « terms of reference » soient suffisamment larges pour que les commissaires puissent faire toute la lumière sur le trafic de drogue. Car une commission d’enquête ne peut faire que ce que ses « terms of reference » le lui permettent. En tout cas, tout cela ne ferait que différer le problème… Je soutiens qu’on dispose des moyens d’agir mais aussi des possibilités de collaboration avec des agences étrangères spécialisées et responsables de la traque des trafiquants pour s’atteler au démantèlement du trafic de drogue sur notre territoire. Ce qui fait défaut malheureusement, c’est l’absence de volonté politique.

Permettez-moi d’ajouter qu’on a tendance à Maurice d’ethniciser le problème de la drogue. Certains ne se sentent pas concernés par ce fléau ; ils se croient à l’abri. Or, personne n’est à l’abri. C’est un danger qui guette tout un chacun quelle que soit l’appartenance ethnique. Et il y va de notre avenir qu’on fasse pression pour que ce fléau soit combattu comme il se doit.

* Par ailleurs, le Premier ministre a aussi fait mention d’une autre mesure qu’il a l’intention d’introduire : c’est l’utilisation de la carte d’identité le jour du scrutin en vue de mettre frein aux cas d’usurpation. Faut-il aller encore plus vite et plus loin pour rendre l’exercice électoral plus « free and fair » ?

C’est une mesure qui va dans la bonne direction, mais j’aurais souhaité qu’on aille encore plus loin à l’exemple des pays bien plus pauvres que Maurice mais qui ont quand même fait de sorte que les photos des électeurs sont placées aux côtés des noms des électeurs sur la liste électorale, ce qui rend l’exercice plus efficace et transparent.

Au-delà de cette mesure, il faut aussi s’atteler à s’attaquer aux moyens financiers utilisés par les partis lors des campagnes électorales. La loi présentement impose une limite sur les dépenses des candidats, mais ne prévoit rien en ce qui concerne les dépenses des partis. Cela est illogique. D’autre part, légiférer, c’est bien. Mais il faut aussi s’assurer que les dispositions légales soient respectées par tous, sans distinction de candidats ou de partis. Je ne crois pas que l’Electoral Supervisory Commission, avec les ressources qu’elle dispose présentement, soit à même de s’assurer que la loi est respectée. Il faut donc revoir non seulement nos lois mais aussi toute la machinerie.

Je pense aussi qu’on devra également revoir le rôle de notre station nationale. Aucun pays démocratique digne de ce nom ne permettrait le défilé des ministres chaque soir lors du bulletin d’information… et quelques reportages ponctuels sur les activités de l’opposition. Par ailleurs, il n’y a eu aucun gouvernement jusqu’ici qui se soit vraiment attelé à trouver une formule pour le financement des partis par l’Etat. Quelle en est la raison ? Est-ce parce que le financement occulte des partis tel que pratiqué actuellement serait à l’avantage des responsables des partis ? En tout cas, peut-on parler de « free and fair elections » dans ces conditions ?

* Quelle lecture faites-vous des récentes tractations politiques sur l’échiquier en vue de concrétiser les alliances ?

Permettez-moi de parler d’abord de ce copinage politique qui nous est donné en spectacle sur la scène politique à partir des acrobaties de haute voltige pour justifier l’injustifiable auquel se livrent les leaders des « grands partis » actuellement. A voir leur comportement, on arrive à comprendre pourquoi les jeunes se sentent désabusés par la chose politique. A voir ce spectacle, il est clair que chacun peut se mettre sur la même couche que n’importe qui. Paul Bérenger peut coucher avec Navin Ramgoolam, qui lui peut le faire avec Pravind Jugnauth, qui demain couchera une nouvelle fois avec Paul Bérenger… Le MMM se dit être le parti le plus fort sur l’échiquier – « plus fort que jamais »… mais s’en va quémander une alliance auprès de Navin Ramgoolam. Pravind Jugnauth affirme que le MSM peut à lui seul remporter la victoire… mais attend d’être pris « on board » par les travaillistes. Navin Ramgoolam soutient qu’il peut gagner même dans une lutte à trois. Qu’ils se présentent donc devant l’électorat séparément ! Qu’est-ce que c’est qui les retient ? A-t-on jamais vu dans un pays démocratique qui se respecte un parti de l’opposition censé représenter l’alternance au régime en place négocier à la tombée de la nuit une alliance avec le parti au pouvoir ? C’est du jamais vu. « Only in Mauritius ! » Vous vous imaginez un leader de l’opposition qui est rémunéré des fonds publics pour remplir ce rôle constitutionnel, en train de négocier une alliance avec le chef du gouvernement ! Cela équivaut à une trahison du « trust » constitutionnel placé en lui. Pas moins !

* Les « petits partis » ne parviennent pas à faire le poids et ne sont donc pas pris « on board », n’est-ce pas ?

Les petits partis, comme vous le savez, souffrent de manque de ressources et ne bénéficient pas du support médiatique de notre presse. Le système électoral aussi fait que les indépendants arriveront difficilement à se faire élire. Tout est verrouillé pour neutraliser les petits partis et les indépendants.

* En d’autres mots, vous êtes en train de dire que la démocratie a été prise en otage par les grands partis qui se mettent d’accord par le biais des alliances à partager le butin entre eux, c’est ça ?

Il y a trois familles qui pensent que le pays leur appartient, et ceux qui gravitent autour de ces familles le font pour rechercher une part du butin. Et, lorsqu’on parle des alliances, ce n’est nullement des alliances entre ces familles mais plutôt des alliances des intérêts.

* Des intérêts familiaux ?

Pas nécessairement. Parce que autant que je sache Bérenger n’est pas parenté à Jugnauth ou Ramgoolam. Les Jugnauth, Bérenger et Ramgoolam ont formé un club très fermé ; personne n’est autorisé à se joindre à ce club de Premier ministres, les anciens et les actuels. Mais, attention, ceux qui vont vouloir persister à préserver ce type de pouvoir risquent de se casser la figure ! Parce que les mœurs politiques au fil du temps sont en train de changer. Voyez ce qui s’est passé au Niger. Mamadou Tandja a voulu par le biais d’un référendum étendre son passage pour encore trois années. Pour avoir trafiqué avec la Constitution qui lui a permis de rester dans la présidence, il y a eu le coup d’Etat pour effectivement restaurer la Constitution. C’est extraordinaire, et c’est le signe d’une évolution au niveau des mœurs politiques en Afrique. A Maurice, on voit bien comment la Constitution est bafouée lorsque le Premier ministre et le leader de l’opposition se mettent ensemble pour discuter des modalités d’une alliance. C’est anti-constitutionnel.

* Si le peuple choisit de soutenir une telle démarche, c’est tout autant démocratique, n’est-ce pas ?

Si le peuple choisit de soutenir cela dans une campagne vraiment « free and fair », je n’aurai rien à redire. Mais un leader de l’opposition qui représente l’alternance constitutionnelle n’a pas le droit de négocier une alliance avec le chef du gouvernement alors qu’il est en poste. Cela serait acceptable après la dissolution du Parlement. Mais dans ce cas-là, alors qu’il est rémunéré à partir des deniers publics, c’est immoral. En tant que leader de l’opposition, il s’est plaint de n’avoir pas été invité au déjeuner donné par le Président de la République lors de la visite de Joaquim Chissano. Donc, à suivre sa logique, il occupe un poste constitutionnel dont celui de leader de l’opposition pour les besoins d’un déjeuner… mais je-ne-sais-quoi-encore le temps d’une négociation d’alliance ! Allez comprendre !

J’apprends qu’il s’est dit surpris devant le langage et le ton utilisés par Navin Ramgoolam à Guy Rozemont Square lors de l’anniversaire du PTr en parlant des tractations d’alliance. Il y aura des surprises à venir… Cela dit, quelles que soient les négociations en cours, je pense qu’au bout du compte sir Anerood Jugnauth va jouer ses cartes pour amener Navin Ramgoolam à conclure une alliance avec le MSM. Paul Bérenger se retrouvera être le dindon de la farce et dépourvu d’un thème de campagne. A la vitesse qu’il est en train de se décrédibiliser ces temps-ci, je me demande comment il ira faire face à l’électorat. Le même problème va se poser pour Pravind Jugnauth au cas, invraisemblable, où le PTr accepte de conclure une alliance avec le MMM. Et je ne vois pas une nouvelle réédition de l’alliance MMM-MSM. Même s’ils arrivent à conclure un accord électoral, ce sera la déroute car l’Alliance sociale va les écraser.

* Dernière question : comment se présente l’affaire contestant la National Residential Property Tax (NRPT) que sera entendue par le Privy Council en avril prochain ? 

La NRPT représente une taxe inique et il faut donc que la Cour suprême ait l’occasion de juger si c’est en conformité avec la Constitution. C’est ce que le Privy Council va décider, c’est-à-dire- de demander à la Cour suprême de le faire. Je souhaiterais profiter de cette occasion pour faire un appel aux Mauriciens qui sont affectés par cette taxe de bien vouloir nous aider de quelque manière que ce soit pour qu’on puisse mener ce combat juste et que je considère sera gagné. 


« Sir Anerood Jugnauth va jouer ses cartes pour amener Navin Ramgoolam à conclure une alliance avec le MSM. Paul Bérenger se retrouvera être le dindon de la farce et dépourvu d’un thème de campagne. A la vitesse qu’il est en train de se décrédibiliser ces temps-ci, je me demande comment il ira faire face à l’électorat. Le même problème va se poser pour Pravind Jugnauth au cas, invraisemblable, où le PTr accepte de conclure une alliance avec le MMM… »  « Un leader de l’opposition qui représente l’alternance constitutionnelle n’a pas le droit de négocier une alliance avec le chef du gouvernement alors qu’il est en poste. Cela serait acceptable après la dissolution du Parlement. Mais dans ce cas-là, alors qu’il est rémunéré à partir des deniers publics, c’est immoral. En tant que leader de l’opposition, il s’est plaint de n’avoir pas été invité au déjeuner donné par le Président de la République lors de la visite de Joaquim Chissano. Donc, à suivre sa logique, il occupe un poste constitutionnel dont celui de leader de l’opposition pour les besoins d’un déjeuner… »


« Il n’y a eu aucun gouvernement jusqu’ici qui se soit vraiment attelé à trouver une formule pour le financement des partis par l’Etat. Quelle en est la raison ? Est-ce parce que le financement occulte des partis tel que pratiqué actuellement serait à l’avantage des responsables des partis ? En tout cas, peut-on parler de « free and fair elections » dans ces conditions ?… »


 

 « Le MMM se dit être le parti le plus fort sur l’échiquier – « plus fort que jamais »… mais s’en va quémander une alliance auprès de Navin Ramgoolam. Pravind Jugnauth affirme que le MSM peut à lui seul remporter la victoire… mais attend d’être pris « on board » par les travaillistes. Navin Ramgoolam soutient qu’il peut gagner même dans une lutte à trois. Qu’ils se présentent donc devant l’électorat séparément ! Qu’est-ce que c’est qui les retient ?… »


 

 « A-t-on jamais vu dans un pays démocratique qui se respecte un parti de l’opposition censé représenter l’alternance au régime en place négocier à la tombée de la nuit une alliance avec le parti au pouvoir ? C’est du jamais vu. « Only in Mauritius ! » Vous vous imaginez un leader de l’opposition qui est rémunéré des fonds publics pour remplir ce rôle constitutionnel, en train de négocier une alliance avec le chef du gouvernement ! Cela équivaut à une trahison du « trust » constitutionnel placé en lui. Pas moins !… »


« Il faut en finir avec cette cassure au niveau de la force policière ; il faut mettre fin à toute tentative de « empire building » et faire de sorte que le sentiment d’appartenance à la force policière prime sur les petites considérations de cliques ou de quelques clans. Le travail doit se faire dans l’intérêt du pays indépendamment de ces considérations de cliques. Je pense que les ADSU, Central CID, MCIT, etc., doivent pouvoir collaborer… Comment peu-on être efficace si chacun se met à opérer en vase clos ?… »


« On a tendance à Maurice d’ethniciser le problème de la drogue. Certains ne se sentent pas concernés par ce fléau ; ils se croient à l’abri. Or, personne n’est à l’abri. C’est un danger qui guette tout un chacun quelle que soit l’appartenance ethnique. Et il y va de notre avenir qu’on fasse pression pour que ce fléau soit combattu comme il se doit… »

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