Priests on Soap Boxes

MT 60 Years Ago — 2nd YEAR NO. 43 – 3rd June 1955

Editorially Speaking

Some priests of this country are openly indulging in politics. It seems to them that it is part of their sacred duty to do so. If left unchecked, this tendency, we are afraid, is going to develop into a morbid craze. They will soon be minding the politician’s business more than some of our politicians. These priests do not seem to realise that it is dangerous to have one foot in the pulpit and the other on the soapbox.

Not very long ago we witnessed the Bishop of Port Louis condemning communism in a letter to the press.

Lesser men than the Bishop are seen these days displaying the same temerity. To them not only Communism is a deadly menace but also the local Labour Party.

Since the celebration of the Labour Day we have had a good glimpse of the holy forces at work. At the Monument of Marie Reine de la Paix started a segregation of Catholic workers. That was division of labour – but with a difference. The Rev. Father Margéot tore Communism to pieces. He spoke with such violence that some people suspected him of supporting capitalism. In a letter published in J.O. et Tribune Ouvrière and reproduced in Le Cernéen of the 25th of May, the Rev. Father writes: “Certains ouvriers ont demandé: Alors l’Eglise protège les capitalistes?” And the Rev. Father answers: “Si l’Eglise condamne le Communisme, elle condamne aussi les injustices sociales du capitalisme.”

If the Church wants to lead a crusade against social injustice whether born and bred under the wings of Communism or Capitalism it will have to change its tune.

Had the Rev. Father laid stress in his sermon on social justice, Hon Forget would not have taken the Church to task at the Labour Rally at Champ de Mars on the same day. Hon Forget’s reaction gave Abbé Déthise an opportunity of writing an open letter to the speakers of the Labour meeting in La Vie Catholique of the 15th of May and reproduced in Le Cernéen of the 18th.

In that letter Abbé Dethise puts the question: “Est-il permis à un chrétien d’être travailliste ? » And further urges the speakers to answer. « Je voudrais que vous repondiez. Vous avez suscité un malaise, il est juste que vous l’apaisiez. » The reply came from Hon. Forget and it was published in La Vie Catholique of the 29th of May. It was a long clear and convincing reply. From it we want to quote just one paragraph. “Vous demandez : Est-il permis à un catholique d’être travailliste?” Mais quelle est l’idéologie, je le repète, autre que celle travailliste, qui cadrerait mieux avec la doctrine chrétienne ? Je n’en connais pas. Mais j’aimerais pouvoir un jour entendre poser ainsi la question : Est-il permis à un catholique croyant d’être capitaliste ? Et si les ouvriers, les petits, les humbles, les exploités ne pouvaient être catholiques, que donc, ô Jésus de Nazareth composeraient ta religion ? On frémit rien qu’à y penser. »

Hon. Forget’s reply had a P.S. in which he wrote : “Je compte sur votre obligeance pour communiquer aux fins de publication cette réponse au Cernéen qui publia, avec votre autorisation, votre lettre ouverte.” Readers of Le Cernéen may be thinking that the question of Rev. Father Dethise has remained unanswered.

The way some priests are making bold to speak in public and write in the press on political matters raises a serious problem which can be summed up à la Dethise – “Can a priest be a political over here?”

Lest they forget, let us remind one and all priests that if they are servants of the church they are no less servants of the State. They are paid by Government just as any other civil servants; they must keep clear of politics. Or else, choose between the pulpit and the soapbox.

(M.Times – 3rd June 1955)

 ***

Madagascar sera-t-elle une colonie sud-africaine?

(Paru dans l’hebdomadaire parisien ‘L’Avenir du Monde’)

 

Par M. A. Gafoor

Président de la Communauté Musulmane de France, Secrétaire général de l’Association de l’Inde en France et du Comité France-Inde

 

Résumé par Nestor

Descendant de cette race dont la force consiste à vouloir à travers le monde une paix véritablement humaine, je voudrais donner mon opinion sur les hindous de Madagascar.

Quelques journalistes qui ont des positions acquises ont commencé depuis quelque temps une campagne contre les Indiens des pays baignés par l’océan Indien.

France-Madagascar s’étonnait de constater que les hindous étaient très avancés dans le commerce et se révoltait à l’idée qu’ils participent dans les affaires politiques à Maurice et dans d’autres pays.

Journal de Madagascar reproduit un article d’un journal franco-malgache ‘Fandrosoam Bavao’ qui se plaignait des commerçants indiens de Tananarive, qui avec l’aide des fabricants français, faisaient une concurrence contre les Malgaches.

Paris Match du 27 novembre 1954 publia les nouvelles suivantes sous la rubrique ‘Télégrammes’ :

– « L’Inde inspire les nationalistes. Début d’agitation nationaliste inspirée par les Indiens. Bien que minoritaires (12,000 contre 55,000 Européens et quatre millions et demi de Malgaches), leur présence se fait sentir partout.

– Ils réussissent dans les affaires (fabrique de savon, import-export).

– Craignant la menace d’une pénétration indienne, l’Union Sud Africaine suit de près les événements. »

D’après le Bulletin No 13, de la Statistique générale, il y a dans la Grande Ile 11,575 hindous répartis dans les 5 provinces, 4,296,096 malgaches, 51,911 français, 5,463 chinois, 4,068 de diverses origines et 383 grecs.

Avant de répondre à la question, rappelons que Gandhi a dit : « L’erreur ne devient pas vérité parce qu’elle est propagée et se multiplie, la vérité ne devient pas erreur parce que nul ne la connaît ».

S’agirait-il de stigmatiser le ressentiment de certains qui veulent la colonisation de l’île par l’Afrique du Sud ou que la France veuille aligner sa politique avec celle de l’Afrique du Sud ? Dans tous les cas, les hindous – sont en majorité française – s’ils ne le sont pas déjà à leur naissance, par la naturalisation de leurs parents.

Musulmans de religion, la plupart de ces hindous sont pourtant venus de Bombay vers 1820.

Ils étaient déjà 6,000 environ quand l’île fut occupée par les Français. Leurs successeurs apportent aujourd’hui la même participation économique pour laquelle on leur reproche brutalement d’être des hindous. Nos journalistes les surnomment « Kerana » avec un sens péjoratif indigne de l’esprit français. Ils éprouvent des difficultés pour obtenir l’autorisation d’acheter une maison ou une portion de terre. D’après eux, les Indiens sont à envahir la Grande Ile.

Ce qui constitue le principal grief de ces journalistes, c’est qu’après plus d’un siècle de présence, les travailleurs hindous exilés à Maurice participent déjà aux institutions du pays. Les partisans de la colonisation ne conçoivent pas que, de nos jours, le travail semble être à l’honneur dans certains pays civilisés. (C’est nous qui soulignons).

Les préjugés raciales ne peuvent pas empêcher l’humanité d’évoluer vers le Bien et la Vérité. C’est plutôt en désirant sincèrement le bonheur de tous que nous pourrons chacun avoir le droit de vivre heureux.

Il ne m’appartient pas de critiquer ici ceux qui se sont permis de télégraphier au gouvernement sud-africain en 1947 au moment même où les événements douloureux se déroulaient à Madagascar ou de condamner le télégraphiste (Puisque nous sommes dans les télégrammes) de l’hebdomadaire « Match », de Paris, qui s’en prend à toute la race indienne.

Y a-t-il vraiment un problème hindou à Madagascar sans avoir de problèmes chinois, créoles, grecs, indo-chinois, métis ou toute autre race humaine ?

Il s’agit des raisons égocentriques pour pouvoir définir les abus connus dans les territoires français d’outremer, uniquement, à cause d’un régime purement démocratique.

Une race ne renferme pas plus de mauvais sujets qu’une autre. C’est pourquoi Gandhi disait que le monde est fatigué de la haine. Nous voyons cette lassitude envahir les peuples occidentaux. Nous constatons que l’hymne de la haine n’a pas profité à l’humanité. Puisse l’Inde n’attribuer le privilège d’ouvrir un nouveau chapitre et de donner une leçon au monde.

Edmond, Calic, du journal « Combat » de Paris ? a écrit après son récent voyage en Asie sous la rubrique « La stratégie de la paix totale »:

« Pour les Asiatiques, la souffrance d’un peuple, c’est la souffrance du monde et le problème d’un peuple concerne le monde entier. »

A une guerre totale, ils opposent la paix totale, et en concluant, il précise : « Depuis mon retour des Indes, je suis persuadé que Nehru et ses lieutenants érigent un temple de la paix, qui n’est pas de marbre comme le célèbre cénotaphe, le Taj Mahal d’Agra, élevé à la gloire d’un amour pour un femme, avec une certaine indifférence aux souffrances qui en furent le prix. Le temple de Nehru s’élève au nom de l’amour pour un peuple afin de le délivrer des angoisses qui l’assaillent depuis des siècles. Il est bien fait pour inspirer aux Indiens et à l’humanité toute entière, l’espoir que la bataille contre la nature et le danger de guerre sera un jour gagnée. »

  • Published in print edition on 24 July 2015

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